jeudi 18 août 2022

Et maintenant dansons !


Vous devez normalement avoir remarqué à ce stade que l'équipe de Soyons-Suave est peuplée de créatures d'habitude et lorsqu'il est question de la saga musicale, les semaines et les jours se suivent et se ressemblent : lundi la découverte, mardi les origines et le succès, mercredi l'international, jeudi les instruments et vendredi les bizarreries. 

Pourquoi donc changer lorsque tant de choses ont tendance à le faire sans qu'on leur demande quoi que ce soit et observons aujourd'hui comment "It's so nice to have a man around the house" devint presque un succès sans parole, après avoir touché au cha cha, aux chanteuses blondes et aux versions françaises. 


Si Nelson Riddle est souvent apparu sur nos pages, c'est tout simplement parce qu'il fut incontournable pendant plus de 40 ans, compositeur mais surtout arrangeur et chef d'orchestre star de Capitol Records, chez qui il accompagna absolument tout le monde : Sinatra, Peggy Lee, Judy Garland ou Nat King Cole. Et ne parlons même pas de ses collaborations avec Ella. 

Déjà à ce stade, n'importe qui pourrait sereinement envisager de prendre sa retraite. Mais comme nous l'évoquions le 30 août 2019, en 1983, Nelson se chargea d'un album de standards pour Linda Ronstadt qui passa 81 semaines dans les charts américains. Chapeau bas. 

Si, par contre, Emile Carrara n'a jamais été mentionné jusqu'à ce jour sur Soyons-Suave, c'est qu'il n'était pour nous que le compositeur de "Mon amant de Saint Jean", titre déjà usé en 1942 lorsque Lucienne Delyle en fit un succès après quelques remaniements de paroles (et puisque "Mon costaud de Saint Jean" n'excitait pas les foules). Erreur de notre part : Emile fut un éclectique compositeur, parfois de musiques de films, un maître du swing, un chef d'orchestre enjoué du Moulin Rouge ou de chez Maxim's. Et un amoureux de l'accordéon, ce que nous voulons bien lui pardonner. Après tout nous avions bien un grand-oncle qui jouait du même instrument au Lido. 


Avec une formation de pianiste de jazz, rien ne prédestinait Mel Henke à rejoindre le groupe très fermé des compositeurs space age, aux côtés de nos amis Esquivel, Enoch Light ou Sid Bass. Et pourtant, en 1962, ce sont non pas un ni deux mais trois albums qui vont consacrer Mel comme le nouvel explorateur des sons et de la suavitude. Trois albums indispensables, comme vous pouvez le supposer.

Mais là où, une nouvelle fois, la vie devient surprenante, c'est lorsqu'on découvre que monsieur Henke gagna également sa vie comme compositeur de jingles publicitaires, dont le plus célèbre fut écrit pour la marque Chevrolet, qui sponsorisait dans les années 50 le show de... Dinah Shore, qui en était par conséquent, et chaque semaine, l'interprète. 

Dinah Shore qui fut la créatrice de notre chanson de la semaine ? Pouvons-nous encore croire qu'il existe ce que certains appellent le hasard ? Ou bien cette saga est-elle simplement méticuleusement écrite ? A vous de décider :)

1 commentaire:

Jérôme moins anonyme a dit…

De la part du maître des 6 degrés de séparation, la question elle est vite répondue !