mercredi 24 août 2022

Et maintenant chantons !


Selon toute vraisemblance, la première fois qu'on put écouter sur disque "Scandale dans la famille" fut en 1956 sur le deuxième album de celle qui allait devenir une des voix les plus importantes de l'Amérique noire : Odetta Holmes. Si ce nom ne vous dit rien, prenez simplement en compte qu'Odetta est citée comme l'artiste qui inspira Bob Dylan Joan Baez ou Janis Joplin, en plus d'avoir été l'idole de Harry Belafonte. 

Née en 1930 et disparue quelques semaines à peine avant l'investiture de Barack Obama en 2009 au cours de laquelle le futur président avait souhaité qu'elle chante (et donc fatalement non), Odetta enregistra en presque 70 ans de carrière une trentaine d'albums qui contribuèrent à faire définitivement entrer la musique folk dans le répertoire américain. Blues, jazz, spitituals : Odetta fut la voix du mouvement des droits civiques aux USA et une déesse pour toute une génération qui ne voulait ni de la ségrégation, ni de la guerre du Vietnam. 

En 1956, elle enregistrait donc "Shame and scandal", dont les paroles originales sont relativement obscures et n'ont rien à voir avec la bondissante histoire d'adultères qui enflamma la France 10 ans plus tard. Nous sommes sur une île, il y a un hollandais, son frère et sa femme. Il y a du vaudou et une jeune infirmière. Et des drames. Et forcément un scandale familial. 



































Et soudain caramba ! Ces paroles d'apparence confuses, ne racontent-elles pas tout simplement l'intrigue du film de Jacques Tourneur "I walked with a zombie", réalisé en 1943 ? Et n'entend-on d'ailleurs pas dans le film une chanson avec ces mêmes paroles, intitulée "Shame and scandal in the family" ? En fait la chanson aurait été composée pour le film ? 

Suaves visiteurs, "Scandale dans la famille" est donc la version revisitée d'une chanson écrite en 43 par Sir Lancelot à propos de possession et de rite vaudou. Et ça, si ce n'est pas la surprise de la semaine ? 
















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