mercredi 31 août 2022

Et maintenant chantons !


A partir de 1965, les bases vont être posées pour la suite des aventures de "Feeling good" dans le monde fabuleux de la musique mondiale. Grâce à la comédie musicale dont elle est tirée, la chanson peut se lire comme un hymne à l'égalité raciale et surtout à l'émancipation et à la liberté. C'est d'ailleurs le chemin qu'emprunte la version de Nina Simone qui suit de près la découverte par le public américain d'Anthony Newley et de "The Roar of the greasepaint...". C'est un peu lent, très mélodramatique (ce début a capella !) mais également tonitruant grâce à tous ces cuivres. 

Et exactement au même moment, une floppée de jeunes filles (essentiellement) vont voir en "Feeling good" une chanson ensoleillée, sur laquelle on peut, soyons fous, danser, puisqu'après tout, "c'est une nouvelle aube, c'est une nouvelle journée" peut également être entonnée après une bonne nuit de sommeil et un réveil dynamique. 

Nous avons commencé la semaine avec la pétulante Michele Lee. Ce billet s'ouvre sur la tonitruante Lainie Kazan, à laquelle nous avons déjà consacré suffisamment d'articles pour ne pas avoir à préciser qu'il s'agit d'une de nos suaves amies. Mais connaissez-vous Jean DuSchon ? 


Si nous ne vous présentons plus Warren Kime, capable de faire swinguer le carton vide d'un rouleau de papier toilette, Jean DuShon mérite qu'on s'arrête quelques instants sur cette voix, qui n'est pas sans rappeler celle de Nancy Wilson (elles eurent un temps le même agent), cette silhouette et cette carrière qui aurait pu mais non, car la vie est cruelle et paradoxale. 

Avec déjà trois albums à son actif, Jean attendait avec impatience le tube qui ferait d'elle une star interplanétaire et il arriva sous la forme d'un morceau intitulé "For once in my life" qu'elle enregistra en 1966. Mais la chanson avait été composée par Ron Miller, alors sous contrat avec la Motown. En découvrant le titre, Berry Gordy, patron de la Motown, fit tout pour tuer dans l'oeuf le single, qu'il fit aussitôt enregistrer par un de ces poulains, en l'occurrence Stevie Wonder. Et la chose devint numéro 1, quand le single de Jean DuShon finissait dans les poubelles des disc-jokeys, menacés de représailles s'ils le diffusaient. 

Non vraiment, cette histoire est trop triste pour former la fin de ce troisième épisode de notre saga. Tournons-nous donc vers le Seigneur pour trouver un peu de réconfort. Et avec Clara Ward, c'est l'église assurée. Et passez directement à 1m40 si vous vous sentez en manque de gospel.  

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