jeudi 16 août 2018

Et maintenant chantons !



Puisque nous approchons de la fin de cette semaine consacrée aux grands ensembles vocaux, il convient de faire des choix ce qui n'est guère aisé, tant aux Etats Unis dans les années 60 (nous reparlerons de l'Allemagne la semaine prochaine, l'autre grande nation des chorales pop), tous les grands orchestres se mirent à ajouter "and chorus" ou son équivalent encore plus explicite "and voices" après que Ray Conniff ou Johnny Mann se mirent à engranger les disques d'or. 

Malgré une discographie très réduite (4 albums et voilà), les Alan Copeland singers méritent de figurer sur nos pages pour la simple raison qu'ils sont formidables et totalement décomplexés. L'histoire se répète : à l'origine se trouve Alan Copeland, né en 1926 à Los Angeles, et qui va pendant plus de 10 ans être une des voix des Modernaires dont nous parlions le 30 juillet dernier et un chanteur très décent de rock and roll. Chanteur donc mais aussi compositeur et arrangeur, il va à partir des années 60 se retrouver à diriger différentes formations vocales pour la télévision jusqu'à ce qu'il se dise : et pourquoi pas moi ? 


























Le "Pourquoi pas moi" va en fait être provoqué par un incident, alors que Alan chante avec les Modernaires chaque semaine dans le show sur CBS de Red Skelton. Le chorégraphe de l'émission souhaite que les Modernaires ne fassent que les choeurs, ceux-ci veulent également être vus. Ils quittent donc le programme mais Alan reste, se séparant donc du groupe dans lequel il chante depuis les années 40. Il faut de nouveaux chanteurs, Alan annonce qu'il serait heureux de s'en occuper : et c'est ainsi que les Alan Copeland Singers vont voir le jour. 

Un premier album country sans grand intérêt et une association divine avec l'orchestre de Count Basie plus tard, les Alan Copeland singers se lancent : 1967, "A bubble called you" sous le nom de The Alan Copeland conspiracy et 1969, "If love comes with it", une merveille très sunshine pop dont il est impossible de se lasser et dont vous avez un parfait exemple en ouverture de ce billet. 



L'histoire va s'emballer en 1968 lorsque le label ABC demande à Alan Copeland de produire un single pop dans l'esprit des Beatles ou de Lalo Shifrin qui dévastent alors tout sur leur passage. Alan est très occupé, il demande donc à un de ses amis, l'arrangeur Bob Smale de s'en charger, d'autant que celui-ci ne croule pas sous le travail. Ce n'est que l'année d'après qu'il deviendra le responsable musical du show de Lawrence Welk, jusqu'à la fin du programme en 1982.

Bob Smale ne réussissant pas à choisir, il décide de prendre une chanson des Beatles et le dernier succès de Schifrin, le générique de Mission Impossible et il les mélange, donnant naissance à l'un des premiers mash-up de l'histoire du disque. Alan approuve, ABC aussi, le disque sort et devient un énorme tube. Et pour cela, les Alan Copeland singers vont décrocher le Grammy du meilleur groupe vocal. Ce sera la dernière fois que Smale acceptera de travailler sans être crédité.

Pratiquement une belle histoire du weekend, non ?


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