Au sommet de notre Panthéon des groupes vocaux, familiaux ou non, se trouvent Anne, Virginia et Mattye Peters qui pendant un peu plus de 30 ans vont réjouir le public nord et sud américain et une bonne partie de l'Europe sous le nom des Peter Sisters, et dont la musique est tant associée à notre histoire familiale que nous avons toujours l'impression d'écouter de lointaines cousines dès que débutent les premières notes d'une de leurs chansons.
Nées à Santa Monica, autrement dit pratiquement à Los Angeles, les Peter Sisters semblent pourtant résolument françaises, ce qu'elles ne sont donc pas du tout, sans doute parce qu'elles furent d'immenses vedettes du music-hall à la fin des années 40 et tout au long des années 50, épousant des français pour deux d'entre elles et résidant à Paris.
C'est évidemment une époque qui peut sembler lointaine mais les Peter Sisters ont tenu l'affiche aux Folies Bergères, à Bobino, l'Olympia ou à Médrano, elles ont créé sur scène des opérettes de Bruno Coquatrix, chanté avec Mistinguett et ouvert pour Dalida et fait du cinéma, comme dans l'irrésistible "Nous irons à Paris" où elles apparaissent comme toujours rayonnantes, et c'est à 4m48 de la vidéo ci-dessous.
Si d'aventure, ce qui est de plus en plus rare, quelqu'un est assez frais des neurones pour évoquer les Peter Sisters, c'est généralement à leur poids qu'on fait référence, ce dont ne se sont jamais privés les promoteurs français, allemands, nordiques ou américains pour qui elles furent "trois tonnes de bonne humeur", "les plus "grosses" vedettes du moment" ou "600 livres d'énergie".
On ne saura jamais si elles en ont souffert ou ont choisi très tôt d'en prendre leur parti, oubliant, que pour Virginia en tout cas, elles furent un jour minces et des accrobates et danseuses plutôt douées, lorsqu'elles se produisaient dans les années 30 à L'Apollo de New York ou au Cotton Club, quand elles n'étaient pas en tournée avec Duke Ellington ou Count Basie.
Sorte de version soul des Andrews Sisters, les Peter Sisters ont finalement enregistré assez peu d'albums, trois pour être exact mais des quantités de 45 tours 4 titres, notamment en France pour Vogue à partir de 1956, la quasi totalité de leurs enregistrements américains des années 30 ayant disparu.
A la mort de Mattye au début des années 60, le trio va disparaître et il va falloir un certain temps à Virginia, la cadette, pour envisager une carrière solo. C'est pourtant ce qu'elle va faire sous le nom de Virgina Vee, jusqu'au début des années 2000, gravant au passage un album de Spirituals et un générique signé Michel Legrand.
Et puis il y a cette appropriation de la chanson titre de "Modesty Blaise", dont la vidéo disparait régulièrement de Youtube pour de mystérieuses raisons. Elle est disponible en ce moment alors profitons-en.
Histoire de saluer une dernière fois notre lointaine cousine.
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