mardi 14 août 2018

Et maintenant chantons !



Éternel rival de Ray Conniff, il n'est pas ridicule d'avancer qu'un jour, Johnny Mann et Ray, se rendant compte qu'ils faisaient grosso modo la même chose, durent se réunir et  décidèrent de se partager la planète. Johnny étant un fervent patriote, il opta donc pour les Etats-Unis, laissant le reste du monde à Ray. Et pendant que Ray Conniff et ses chanteurs devenaient des légendes vivantes du Japon à l'Argentine, les Johnny Mann singers s'imposaient peu à peu comme les voix de l'Amérique bien coiffée, qui se douche et ne trouve pas que la guerre au Vietnam soit une telle abomination. 

Pour résumer, si on peut raisonnablement penser qu'il y avait des albums de Ray Conniff dans la discothèque privée d'Anne-Aymone et VGE, celle de Nancy et Ronald Reagan comprenait certainement l'intégrale des Johnny Mann Singers. 

A l'origine, Johnny, né à Baltimore en 1928, pensait faire carrière comme arrangeur à Hollywood mais après avoir travaillé pour la Columbia ou la Warner, il comprit que sa véritable passion n'était pas de diriger un orchestre de 56 musiciens mais de forcer 40 chanteurs à vocaliser à l'unisson. Chef de choeur dans l'âme, Johnny Mann s'engagea donc dans ce dont nous n'avons pas encore parlé depuis le début des vacances : le monde merveilleux des chorales et qui va dominer les années 60 et 70. 



























Entre 1956 et 1982, Johnny Mann va enregistrer plus de 40 albums, collectionner les Grammy et prendre de longs quartiers d'été à la télévision, comme chef d'orchestre du show de Joey Bishop tout d'abord puis comme responsable de sa propre émission pendant 3 ans au début des années 70. Et c'est sans doute à cette période qu'il va devenir le porte parole des USA qui pensent parfois être toujours en 1944, chantant la beauté du pays, la gloire de ses habitants et la foi en Jésus, combinant parfois les trois dans des albums country. 

Mais parce qu'on ne fait pas mieux comme chorale, les Johnny Mann singers vont également graver des dizaines et des dizaines de singles, harmonisant derrière des gens aussi divers que Julie London, Eddie Cochran ou Sinatra, notre préférée étant Jody Miller, starlette des années 60 à la voix brendalee-esque qui aura un tube monstrueux avec "Queen of the house" en 1965, toujours associé aux Johnny Mann Singers alors qu'ils n'y chantent pas une note (ils sont par contre sur de nombreux titres de l'album éponyme). 



Et si nous serons tous d'accord pour dire que le Scopitone est sans doute la chose la plus absurde mais aussi la plus suave jamais produite, terminons en précisant que, à l'instar d'Anita Kerr dont nous parlions hier, Johnny Mann reste aux Etats Unis associé, aussi, à l'histoire de la radio. 

Pendant qu'Anita travaillait pour WLS à Chicago, Johnny offrait à KFSO de San Francisco son jingle de fin de programme, toujours le titre le plus demandé aujourd'hui dans les émissions de disques à la demande. Un peu ambiance messe de minuit mais idéal pour aller au lit. 


2 commentaires:

TonTonMusik a dit…

Avec tout ça il va y avoir du monde dans les ascenseurs :-)

soyons-suave a dit…

:)