dimanche 23 septembre 2012

Les très suaves heures de l'histoire contemporaine : le jour où des effets spéciaux troublèrent la quiétude de Rome.















En 2002 et pour la première fois de leurs histoires respectives, la très sérieuse BBC et la rigolote chaîne à péage américaine HBO décidèrent d'unir leurs efforts et surtout leurs finances afin de produire ce qui demeure encore aujourd'hui, une des séries les plus chères jamais diffusées : "Rome". 

Prévue au début en 5 saisons, il apparut rapidement que les coûts de productions étant tels, deux saisons seraient amplement suffisantes. Lancée en 2005 pour la saison 1 et en 2007 pour la 2, "Rome" fut un succès immédiat, international et qui sert encore aujourd'hui de référence, de la même façon que "Moi, Claude empereur", datant de 1976, servit pendant 30 ans de maître étalon à toute série impliquant des toges et des orgies.






















Loin cependant de son modèle, "Rome" se distingua aussitôt de "Moi Claude Empereur" par des inexactitudes historiques qui firent le bonheur des spécialistes déchaînés mais surtout une intrigue plus proche de "Desperate housewives" que de "La guerre des Gaules". On y suivait certes, l'Histoire avec un grand H mais surtout la beaucoup plus petite existence de soldats, tribuns, esclaves, matrones et occasionnellement Marc-Antoine ou Brutus. 

Cela suffit-il à faire d'une telle entreprise un succès ? Bien sûr que non ! "Rome" utilisa, afin de s'assurer une audience confortable, deux bottes secrètes auxquelles effectivement le public résiste rarement : les effets spéciaux et la nudité. "Rome" est visuellement une série spectaculaire, parce qu'on s'y croirait et parce qu'on y voit beaucoup de zizis et de toutounes, mots qui ne se trouvent ici que parce que nous avons perdu un pari stupide hier soir.   















C'est à partir de l'épisode 4 de la saison 1 que la série décolla véritablement, en raison d'une scène de bain dans laquelle l'un de ses acteurs principaux, le très charmant James Purefoy qui interprète Marc-Antoine, s'y montre entièrement nu. James est européen et tout le monde sait que l'Européen est assez libéré. HBO est une chaîne cryptée et qui peut donc se permettre l'impensable pour les réseaux nationaux tels que CBS ou NBC. Malgré tout, ce corps offert à l'oeil et aux ablutions fit son petit effet et on commença à spéculer sur le prochain, ou la prochaine, à franchir le pas dans la série. 

Les choses prirent une ampleur différente lorsqu'un magazine interviewa un des responsables des effets spéciaux de la série et que celui-ci, entre deux commentaires sur les décors, les trucages et d'autres détails inintéressants, glissa que la technologie permettait aussi de petits ajustements, comme d'augmenter digitalement la taille des pénis. Interrogé sur le sérieux d'une telle remarque, le spécialiste ajouta que son service avait bien aidé un acteur dans une scène qui nécessitait de se montrer sous son meilleur jour. Le lendemain, l'anecdote apparaissait sur la page Wikipedia de James Purefoy. 



















Il est difficile de décrire les semaines qui suivirent cette révélation et deviner qui avait eu recours à Photoshop devint une activité très répandue. On alla même jusqu'à poser la question à Purefoy lui-même, qui répondit qu'il pouvait regarder la scène et déclarer "Oui c'est bien moi, 100% naturel". Mais peut-on dire autre chose...

Ce n'est que bien après la diffusion de la saison 2 que la vérité tomba enfin : des effets spéciaux avaient bien été utilisés afin d'aider un comédien, dont, d'ailleurs, tout le monde cherchait à connaître le nom. Dans l'épisode 6 de la saison 1, on offre à l'une des héroïne un esclave particulièrement bien membré en ajoutant "qu'un large pénis est toujours apprécié". Il fallait que la chose soit donc conséquente puisqu'elle était accompagnée d'un gros plan. Un clic sur un ordinateur permit un grand choc.












S'il en rit, le pauvre James Purefoy est toujours poursuivi par cette histoire, raison sans doute qui le pousse, à sauter hors de ses vêtements dans pratiquement chacun de ses films et parfois même en compagnie de certains de ses anciens collègues. 


















Il est cependant fort suave de penser que des questions de technologies brouillèrent un temps la réception d'une série historique. Les producteurs de "Spartacus" la série se souvinrent certainement de la leçon. Pour ne gêner personne, tout le monde s'y montre nu. Est-ce pour cela qu'on regarde ? Pas seulement... 


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