vendredi 14 septembre 2012

La question du jour : quel bilan tirer d'un été mozzarella ?



Pour de très mystérieuses raisons, alors qu'elle n'est liée à aucune contrainte saisonnière, la mozzarella, telle l'hirondelle au printemps, apparaît chaque été pour pratiquement disparaître dès l'automne survenu. Notons immédiatement qu'il s'agit là d'une spécificité hexagonale : elle est présente toute l'année en Italie et même dans l'autre pays de la boule immaculée, les Etats-Unis, qui en produisent, le saviez-vous, plusieurs tonnes par an.

Il est donc probable que, vous-aussi, et parfois même à votre corps défendant, ayez passé un été "mozza", forcément "buffala", peut-être "burrata". Mais n'est-il pas temps d'en tirer un petit bilan. L'Italie a passé l'été dans nos assiettes et sur nos piques apéritives, qu'en reste-t-il maintenant qu'il est passé ?


Envisageons tout d'abord ce que cette invasion estivale n'a pas manqué de vous faire subir. Dans le meilleur des cas, on vous l'a présenté entre des tranches de tomates parsemées de basilic frais, ou sous sa forme amusante de billes, plantée entre une boulette de melon et une olive. Vous l'avez reconnue, malgré la forte présence des anchois, alanguie sur des pizzas et même, c'était plus difficile, sous une épaisse panure.

Les voyageurs intrépides visitant de dangereuses contrées ont dit l'avoir même aperçue, pané et cachée dans un sandwich. Mais il s'agit sans doute d'une nouvelle légende urbaine. Elle a pu se glisser dans des pâtes, parfois au fond d'une viande, bêtement dans un pan-bagnat. Vous l'avez croisée partout. Et donc ?


Et donc, n'hésitons pas à le dire : pas grand chose ! De toute évidence, vous avez immanquablement décelé la présence de mozzarella dans votre assiette à l'oeil. Les aliments blancs et solides... enfin semi-solides... disons mous étant rares, peu de chance de la confondre avec une betterave ou une fricassée de foies de volailles. Et ce qui a confirmé votre idée première est justement l'absence de goût, autre rareté dans le monde pourtant fabuleux de la diversité alimentaire : la mozzarella est blanche et ne goûte rien, ce qui en fait le yang du munster.

Perdus dans cet océan de lait de bufflonne, qui a au moins pour lui d'être relativement peu calorique, peut-être que, soudain, vous est apparu comme une évidence ce qui nous hante depuis la fin août : et si la mozzarella était aux fromages ce que le poisson rouge est au monde sous-marin ?


Analogies de sachet et de vie dans l'eau mises à part, le poisson rouge plait à tous et n'est en rien dangereux. Il se fond facilement dans n'importe quel décor et peut être associé aux accessoires les plus variés. Il ne vit pas très longtemps, est un peu fragile et lorsqu'il disparaît, il vous laisse en possession d'un bocal vide dont la présence va rapidement vous agacer.

Pour tout vous dire nous vivons exactement cela avec notre "découpe boule". Certes il convient également aux oeufs durs mais il est tout de même un poids dans nos placards. Nous avons encore 10 mois de réflexion devant nous mais nous nous demandons si nous n'allons pas arrêter la mozzarella. Et nous vous donnons rendez-vous à Noël pour savoir si, oui ou non, nous avons arrêté le pain d'épices avec le foie gras. Vive l'époisses.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Eh oui, un aliment sans goût, et pourtant on a envie d'en manger, parce que c'est calorique. Conclusion : ce n'est pas qu'un aliment soit riche en goût qui fait qu'on a envie d'en manger, mais le fait qu'il soit calorique. Perversité, où vas-tu te nicher ?