lundi 19 mars 2012

La fin du Quizz de Céline de la Saga



Nous nous doutions bien qu'avec une photo en noir et blanc d'une jeune starlette dans une position inhabituelle, nous risquions de troubler bon nombre de suaves visiteurs. Mais nous savions également que cela saurait aiguiser l'oeil de lynx de la spécialiste, hors catégorie, de la pose incongrue. Nous sommes parfois fort perspicaces : Dsata sut être au rendez-vous et rendit à Debra Paget son identité.

Très chère Dsata, n'invoquez pas la chance mais le talent ! Voyez votre nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave et recevez nos plus sincères félicitations. En ce moment sur "Pictures" de charmantes jeunes femmes barbotent sans craindre de se noyer. Grâce à vous nous nageons toujours dans la suavité. C'est bon, parfois, d'être lyrique.



L'histoire de Debra Paget devrait être enseignée dans tous les conservatoires, tant elle est caractéristique de ce que peut être une carrière. En quelques mots : née en 1933, la jeune Debralee (prénom très western mais elle est du Colorado) fut propulsée, ainsi que ses soeurs, sur le devant de la scène par une mère ancienne actrice, et fut remarquée pour sa très grande beauté qui lui valut d'agrémenter un certain nombre de films avant d'arriver en haut de l'affiche. Plus réputée pour sa plastique que pour sa palette dramatique, elle mit un terme à sa carrière à l'âge de 32 ans après avoir épousé un magnat du pétrole.

Une petite trentaine de film en 14 ans, c'est peu mais cela suffit à Debra pour se faire une place, dans la mémoire des jeunes garçons qui se souviennent encore d'elle avec émotion ou des cinéphiles qui reconnaissent qu'elle tourna peu mais plutôt assez bien.


Il est d'ailleurs intéressant de découvrir que le film que vous connaissez ou préférez de Debra Paget en dit finalement beaucoup sur votre personnalité. "Love me tender" vous vient aussitôt à l'esprit ? Vous avez la fibre historien du cinéma (premier film d'Elvis) et l'âme un peu rock'n'rolleuse. Vous citez derechef "Les 10 commandements" ? Vous militez sans doute pour le retour de la messe en latin. "Le tigre du Bengale" s'impose ? Vous aimez le curry et les descente de lit en fourrure. C'est enfin à "La malédiction d'Arkham" que va votre préférence ? Alors il n'est pas impossible que vous soyez BBJane Hudson.

Pour revenir cependant à l'exemplarité du cas Paget, Debra fut, comme Gene Tierney ou pour de plus évidentes raisons, Maria Montez, un souci pour son studio, la Fox, qui la trouvait parfois un peu trop exotique. Comme Gene qui dut traverser de nombreux saris, pagnes, robes en peaux ou jupes hawaiiennes avant d'avoir le droit d'incarner une héroïne franchement américaine, Debra changea fréquemment de nationalité et ne coûta pas cher au département costume.






Un peu comanche, régulièrement indienne et parfois égyptienne, Debra Paget, qui recevait au faîte de sa gloire presque autant de courrier que Marilyn, n'échappa pourtant pas aux inénarrables clichés publicitaires qui, là encore, ne rendaient pas évidentes ses origines purement américaines.





C'est finalement lorsqu'elle décida d'arrêter le cinéma que Debra put enfin devenir une citoyenne incarnant enfin son drapeau en découvrant les charmes et les avantages de l'industrie du pétrole et la foi : peut-on faire plus américain ?

Apparaissant régulièrement sur les chaînes chrétiennes et les talk-show évangélistes, Debra prône le retour de Jésus, qui n'est pas, comme nous l'avons d'abord cru, un de ses amis mexicains en attente de visa mais bien le fils de Dieu.




La dernière apparition remarquée de Debra Paget eut lieu lors de la remise de la prestigieuse "Golden Boot", qui rend hommage aux acteurs ayant travaillé à assurer la gloire du western et qu'elle reçut avec un ravissement certain. Ce trophée est plus connu en France sous le nom de "Santiag d'or" et des amis bien informés nous ont confirmés qu'il constituait le prochain défi de Jean Dujardin.

Nous ne voulons pas être négatif mais il n'est pas certain que "Lucky Luke" soit pour le moment encore suffisant.

2 commentaires:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Le Tigre du Bengale fait partie de mon panthéon personnel... et pourtant, je n'aime pas les descentes de lit en fourrure, comme quoi!

Anonyme a dit…

Quelle magnifique actrice, et quelle danseuse ! Dans le "Tigre du Bengale", elle est extraordinaire. Il est vrai que Fritz Lang est à la réalisation... Cette actrice aura marqué le cinéma de très belle façon. Amitiés aux internautes. Eléonore