lundi 12 mars 2012

La fin du Quizz de Charlus80



Il n'était sans doute pas très suave de laisser un Quizz ainsi en suspens plus de 15 jours, sans surtout prendre le temps de féliciter dignement Céline de la Saga, qui sut d'une auguste et impériale phrase rendre à Lynn Redgrave son identité. Alors que Françoise Christophe, Françoise Dorléac, Sophie Desmarets, Sharon Tate ou Claude Jade étaient heureuses de découvrir qu'elles avaient débuté dans le swinging London, Lynn ricanait, certainement.

Céline, vous voyez avec retard mais comme il se doit votre nom en noir sur gris cette semaine de grand retour sur Soyons-Suave. Vous recevez bien entendu notre admiration et nos félicitations les plus chaleureuses. Vous fûtes brève. Vous fûtes parfaite. Vous fûtes vous.



De façon très résumée pouvant être considérée comme la rigolote des soeurs Redgrave (dans la mesure où nous attendons toujours une prestation désopilante de Vanessa...), Lynn débuta comme un boulet de canon au cinéma en 1963 dans "Tom Jones", boulet qui devint une salve deux années plus tard dans "Georgy Girl", le film qui la révéla aux côté d'Alan Bates, James Mason et Charlotte Rampling.

Une nomination aux Oscars et une brouette de prix plus tard, il lui fut pourtant difficile de confirmer cette notoriété naissante sur grand écran. Malgré une quinzaine de films dans la décennie qui suivit, rien de bien marquant mais visiblement cela ne l'affecta pas outre mesure, les Redgrave étant taillés pour la scène. C'est là qu'elle passera l'essentiel de son temps, s'accordant de temps à autre quelques incartades à la télévision, n'oubliant jamais au passage de remporter à peu près tous les prix existants.


Les succès de Lynn Redgrave au théâtre seront innombrables et cela pratiquement jusqu'à sa mort en 2010. Infatigable, elle s'illustrera dans des pièces du répertoire autant que dans des comédies, découvrant même le one-woman show au début des années 90.

Si sa carrière télévisée est moins connue en France, c'est parce qu'elle se déroula essentiellement aux Etats-Unis : feuilletons, sitcoms et publicités puisqu'elle sera pendant de longues années le visage de Weight Watchers et des ketchup Heinz, qui sont étrangement la même société.


Si pour nous Lynn est la femme de deux rôles (jugement forcément hautement discutable), nous avons toujours été frappé par son talent certain pour la composition et sa morphologie changeante et souvent surprenante, phénomène expliqué en partie par des années de boulimie-anorexie.

Mais enfin tout de même, nous ne connaissons personne qui sut, comme elle, être autant de femmes différentes en restant toujours un peu la même. Car si en début de carrière elle évoque irrésistiblement Leslie Gore, elle se fit successivement Glenda Jackson, une héroïne au choix dynastyenne, Jane Fonda post Ted Turner pour finir sur une très ressemblante Judy Dench.


La vie étant toujours surprenante (vous vous attendiez à ce qu'elle soit cruelle et paradoxale, nous le savons), Lynn Redgrave connut un regain de popularité spectaculaire à partir de la fin des années 80 et devint sans doute l'une des actrices travaillant le plus ayant dépassé la cinquantaine.

Elle est inoubliable dans "Gods and Monsters", inquiétante dans "Spiders" de Cronenberg, charmante dans "Peter Pan". Et saluons le courage d'avoir repris pour la télévision le rôle de Baby Jane Hudson aux côtés de sa soeur Vanessa dans celui de Blanche en 1991.


Si nous reviendrons un jour prochain sur l'invraisemblable divorce qui lui fit occuper la une de la presse pendant des mois en 2000, avouons que sa disparition nous a sincèrement peiné.

Heureusement, nous nous consolons à chacune des apparitions de Penelope Ann Miller dont la ressemblance avec Lynn peut même parfois nous tétaniser. Penelope sait en tout cas qu'un biopic lui tend les bras. Messieurs les producteurs ? Intéressé ? Quelqu'un ?


1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Gods and Monsters", quelle merveille !

bruno