vendredi 1 novembre 2013

La question suave du jour : George Cukor était-il un homme à femmes ?





















Quelques courriers reçus récemment nous ont un peu surpris en nous demandant s'il existait un rapport éventuel entre le fait que George Cukor ait été un extraordinaire réalisateur de films de femmes et qu'il ait, par ailleurs, été, dans sa vie privée, particulièrement suave. 

S'il est vrai que le palmarès de Cukor est impressionnant en matière de stars féminines, cette supposition laisserait à penser que seul John Ford, les jambes bien écartées par une masculinité triomphante, était capable de diriger l'également arqué John Wayne, pendant que George, sans doute alangui dans une bergère Louis XVI, pouvait mettre en scène Greta Garbo. 

Mais enfin, suaves visiteurs, un peu de sérieux. 






























Avant de pulvériser ce raccourci quelque peu étrange, rappelons-nous les choses suivantes. Tout d'abord, Cukor a fait l'essentiel de sa carrière à la Paramount, la RKO et à la MGM, trois studios dont la notoriété s'est avant tout construite sur leurs vedettes féminines. 

Réalisateur sous contrat comme des dizaines d'autres, Cukor a donc, mathématiquement, fait tourner beaucoup d'actrices, mais ni plus ni moins finalement que, disons Victor Fleming qui hérita à quatre reprise de Jean Harlow, à deux reprises de Ingrid Bergman et reste l'homme derrière "le Magicien d'Oz". D'accord, il y a "Autant en emporte le vent", Clark et sa moustache mais le tout perdu au milieu de beaucoup de crinolines et de robes en rideaux. 

W.S. Van Dyke est, pour sa part, le réalisateur du premier "Tarzan" de Johnny Weissmuller et de "L'ennemi public numéro 1" mais également celui d'une quantité infinie d'opérettes viennoises avec Jeanette MacDonald. Susurrons pour finir "Marie-Antoinette" avec Norma Shearer...
























Venons-en à présent au point qui nous semble central dans cette question du jour : George Cukor est venu à Hollywood après des années passées à Broadway comme metteur en scène, se spécialisant, après une adaptation remarquée de "Gatsby le magnifique", dans les comédies. 

Ce n'est donc pas par hasard qu'on lui confia pour ses débuts derrière la caméra des adaptations de pièces à succès : ce sera le cas de ses trois premiers film pour la Paramount, pour sa première collaboration avec Katharine Hepburn à la RKO et c'est enfin pour cela que la MGM le débaucha, c'était en 1933 pour "Dinner at eight". 


















Blâmez les auteurs, le public ou les directeurs de théâtre, rien n'y fera : il existe plus de grands textes ou de textes tout court mettant en scène des héroïnes que des héros. Hollywood préférant définitivement les succès aux échecs, c'est encore mathématiquement que George Cukor hérita donc de scénarios adaptés de sujets féminins, satisfaisant ses envies de mise en scène et son amour des dialogues.

Si le western est taiseux et la bande sonore du film de guerre déjà bien chargée en explosions, la comédie sophistiquée a souvent tendance à être bavarde. Que vouliez-vous que George choisisse ?    
























Puisque pour une fois nous invoquons les chiffres afin de solutionner notre problème du jour, terminons comme nous avons commencé. La preuve irréfutable que George Cukor n'était pas qu'un réalisateur de films de femmes mais un grand directeur d'acteurs tout court tient dans ce nombre impressionnant : tout film confondu, les acteurs ayant joué pour lui furent à 25 reprises en compétition pour un Oscar. 

Et si 5 d'entre eux remportèrent la statuette suprême, 3 étaient des hommes (James Stewart dans "Indiscrétions", Ronald Colman dans "Othello" et Rex Harrison dans "My Fair Lady") que vous pouvez admirer, et féliciter ci-dessus. Ingrid Bergman pour "Hantise" et Judy Holiday dans "Comment l'esprit vient aux femmes" sauvèrent l'honneur. Et nous ne préciserons pas que ces 5 films primés étaient tous des adaptations...






















Vous comprendrez donc que nous allons répondre non à la question de ce vendredi, définitivement non. Certes George était suave dans sa vie privée (et cela a fait un temps les belles heures de nos histoires dominicales) mais quel rapport avec sa relation avec ses actrices ?

Et si cette réputation naquit de cette rumeur qui veut que Clark Gable fit, lui-même, renvoyer Cukor du plateau de "Gone with the Wind" parce qu'il craignait qu'il n'accorde trop d'importance à Scarlett, cela confirme simplement ce que nous avons toujours pensé : moustache ou pas, Clark était une chochotte. 

9 commentaires:

Anonyme a dit…

...!! Quel beau bébé !
Pruneauxyz.

Nina a dit…

Ce sont les chochottes qui comprennent le mieux les femmes,dit-on. Na !

★Bruno Lucas☆ a dit…

J'avais lu que Clark Gable avait fait renvoyer Cukor de "Gone with the Wind" parce qu'il avait eu une brève aventure avec George lorsqu'il était jeune et débutant, pensant ainsi obtenir un rôle dans un film dirigé par Cukor. Devenu STAR, il n'a pas voulu de Cukor, qui lui rappelait cet "écart" de jeunesse, qu'il n'assumait pas.

soyons-suave a dit…

Oui, c'est effectivement la légende toujours tenace mais qui est légèrement contredite par le fait que les jeunes gens qui se montraient gentils avec Cukor obtenaient TOUJOURS un petit rôle dans un de ses films :)

Anonyme a dit…

toutes ces stars homos de Hollywood, ce n'était pas le coming-out qui les étouffait...

soyons-suave a dit…

???

Anonyme a dit…

alors moi traduire ce que moi avoir dit : les journaux gays disent assez la "nécessité" pour les homosexuels de faire leur "coming out". Je vois que nombre de stars homos dans leur vie privée ne l'ont jamais fait, et n'en ont pas moins très bien vécu leur homosexualité

soyons-suave a dit…

Merci pour cette syntaxe simplifiée et à notre portée : tout est tellement plus clair avec un usage approprié des pronoms personnels :)

Anonyme a dit…

... Comme quoi, la nécessité de faire son "coming-out" est elle un peu exagérée par les médias ( pro-gays ou autres...). Soyons de Suaves citoyens avant tout !
Pruneauxyz.