La fin du Quizz de TheDivineFeud

Nous ne remercierons jamais assez Charlus80, notre Baron de l'énigme, d'avoir mis fin à l'agonie qui menaçait le dernier Quizz et nos suaves visiteurs. Un regard tendre et doux peut être trompeur : le jeune homme innocent était bien Harris Glenn Milstead qui sous le pseudonyme de Divine, changera à jamais la définition de drag-queen. Oh Baron, recevez notre admiration la plus sincère, voyez votre nom en noir sur gris sur Soyons-Suave et préparez-vous pour demain : ce sera alors à vous de jouer.

Pour tous les autres, gageons que Harris Glenn aurait été ravi de savoir qu'il jouait dans la même catégorie que Monty Clift, James Stewart ou Tony Curtis. Ne soyez donc pas déçus mais félicitez-vous d'avoir ainsi rendu hommage au charme trouble mais certain de celui qui en simplement 9 films, fit en sorte de ne jamais être oublié.

L'histoire de Divine et John Waters faisant désormais partie de la légende du cinéma, nous ne vous ferons pas l'affront de vous rappeler que que les deux hommes se rencontrèrent au lycée, qu'ils tourneront trois courts puis deux longs métrages avant que "Pink Flamingo" en 1972 ne les propulse roi et reine de l'underground et couple royal du trash.

Persécuté tout au long de ses années de lycée, Harris Glenn, d'après John Waters, trouvera dans le personnage de Divine l'occasion de laisser s'exprimer toute la rage accumulée par ces années de cauchemar. Divine n'était pas belle, elle n'était pas glamour, elle était vulgaire et monstrueuse, sans aucune intention d'ailleurs de se calquer sur les codes des drag-queens qui instantanément la détestèrent.

Il suffira de 3 films, "Pink Flamingo", "Female trouble" et "Polyester", premier film au monde en odorama, pour que Divine devienne un nom et commence à entrevoir une existence plus mainstream que les bars gay où elle se produisait. "Hairspray" en 1988 sera l'occasion pour Harris et John Waters de toucher un plus grand public mais la divine créature du réalisateur décède juste avant la sortie d'une apnée du sommeil, due à une obésité morbide contre laquelle Harris Glenn avait depuis longtemps décidé de ne rien faire.

Puisque 20100 semblait un peu perplexe par les indices donnés jeudi, Divine hors Waters tournera trois films, le très extraordinaire western "Lust in the dust" avec le survivant Tab Hunter, "Trouble in mind" avec Geneviève Bujold et Kriss Kristofferson et "Out of the dark", "L'arme du clown" dernière apparition de Divine, au côté de Karen Black et qui sortira directement en video en 1989. Pleurons ce chef-d'oeuvre oublié : n'avons-nous pas tous envie de voir la revanche d'une hôtesse de messagerie rose qui déguisée en clown, décime ses anciennes collègues ? Bien sûr que si !

Divine n'aura pas connu de son vivant son accession au rang d'actrice culte mais heureusement, elle n'aura pas non plus assisté au déshonneur qui frappera la nouvelle version d'"Hairspray" en 2007, passée entre temps à Broadway et devenue une comédie musicale et qui verra son rôle revenir à John Travolta. Les mystères du casting sont résolument insondables, pourquoi lui ? Nous ne le saurons jamais et d'ailleurs lui non plus.

Des fées plus clémentes se sont heureusement après son décès en 1988, penchées sur son cercueil en lui offrant ce qui doit être après l'Oscar, ce que toute actrice souhaite le plus au monde : l'album de poupée à découper. Si vous pensiez qu'il était suave d'observer, un peu caché, Divine faire son repas de déjections canine, vous saurez désormais qu'il est encore plus suave de la découper aux ciseaux.