lundi 7 mars 2011

La fin du Quizz de Dsata



Etait-ce difficile ? Etait-ce la perspective d'avoir deux semaines pour identifier la femme sans patronyme ? Etait-ce tout simplement un break hivernal généralisé ? Quoi qu'il en soit, il aurait fallu presque trois jours (un record) pour qu'enfin l'anonymat soit levé. L'élégante drapée était bien Hedda Hopper et c'est notre très estimé visiteur TheDivineFeud qui marque des points. Il voit donc son nom en noir sur gris sur Soyons-Suave et reçoit nos salutations enthousiastes. Pensée du soir : chère Divine, votre propre nom vous prédestinait à remporter ce Quizz ! Et effectivement nous sommes parfois farceur mais vous commencez à nous connaître.


Le silence que nous nous sommes imposés lors de ce dernier Quizz était résolument ironique puisqu'il se rapportait à l'une des plus célèbres commères d'Hollywood, Hedda Hopper, la femme aux chapeaux, qui pendant presque 30 ans, défit des réputations, ruina des carrières et envoya en exil de prétendus intouchables comme Charlie Chaplin.

Ce pouvoir, qu'elle partageait avec Louella Parson et Elsa Maxwell, Hedda ne le devait qu'à deux choses : une chronique quotidienne dans la presse en l'occurrence le LA Times et hebdomadaire à la radio, lui assurant chaque semaine environ 30 millions de fans et une indépendance absolue vis à vis des studios d'Hollywood. Hedda comme Louella ne passait par aucun service de presse, elle obtenait les informations des stars elles-mêmes et plus généralement de leurs chauffeurs, leur personnel ou de la personne avec laquelle elles avaient passé la nuit la veille. Aucune humour en tout cas chez les échotières hollywoodiennes : conservatrices, homophobes, puritaines, leurs chroniques défendaient la morale et rappelaient en permanence aux stars qu'elles n'étaient pas là par hasard mais parce qu'elles avaient été choisi par le public et qu'à ce titre, elles avaient un devoir de morale et d'exemplarité.



Cela serait suffisamment unique pour être souligné mais apparemment non : on ne réveille pas un matin en se disant : je vais passer ma vie à étaler au grand jour les turpitudes des idoles. Hedda Hopper devint chroniqueuse mondaine par nécessité économique : sa carrière d'actrice, débutée en 1915 et comptant pourtant plus de 100 apparitions à l'écran ne lui permettait plus de subvenir à ses besoins importants et pas seulement en couvre-chef. Connaissant par coeur les coulisses du show-business, il lui suffit de passer de l'autre côté de la plume pour raconter elle-même les petites histoires qu'elle revendait auparavant à Louella Parson. De là une rivalité entre les deux femmes qui durera jusqu'à la mort de Hopper en 1966.

Actrice frustrée, c'est finalement ce qui explique peut-être la virulence que manifestera toujours Hedda dans ses écrits et ses combats, qui prendront une tonalité encore plus nauséabonde lorsqu'elle se lancera, elle-aussi, dans la chasse aux sorcières en dénonçant à tour de bras les acteurs communistes pendant le Maccartisme. La frustration, voilà un sentiment bien peu suave qui mène parfois aux pires extrémités. Il est pourtant possible d'être une actrice ratée et de faire cependant quelque chose d'élégant de son existence. France Roche par exemple deviendra la présentatrice de Sexy Folies et Jacqueline Susann écrira "La Vallée des poupées". Bien plus suave, non ?


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