La réponse au Quizz de la semaine dernière, brillamment, il faut le dire, remporté par Anatis, va nous apporter un peu de chaleur puisque notre naïade sortant des flots était bien Joan Collins dans "Une île au soleil", film tropical et brûlant par son propos, en tout cas en 1957.
Anatis, votre connaissance des coupes et des brushings vous honore. C'est admirable. Vous êtes suave et voyez donc votre nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave. Bravo !
Adaptation très prude mais une nouvelle fois très "What a cast !" du roman de Alec Waugh, "Une île au soleil", réalisé par Robert Rossen était surtout la première production indépendante de Darryl Zanuck après son départ de la Fox, ce que personne ne pouvait ignorer puisque son nom figure au dessus de tout le monde sur l'affiche et qu'il ouvrait la bande annonce du film en 1957.
Revu récemment, "Island in the sun" est la meilleure brochure pour les Caraïbes qui n'ait jamais existé, tourné en partie en décors naturels avec des gens unanimement beaux et talentueux.
On y retrouve Joan Fontaine qui se tâte en regardant Harry Belafonte, Dorothy Dandridge de retour sur les écrans après une pause de 4 ans, James Mason et bien sûr Joan Collins, affairée à séduire Stephen Boyd qui nous offrait vendredi un très joli Instant Maillot.
En produisant ce film, Zanuck savait très bien ce qu'il faisait puisque le livre avait enflammé les Etats-Unis, tant son propos était scandaleux : non pas une ni deux mais trois histoires d'amour interraciales, sur une petite île perdue du côté de la Barbade, certes, mais quand même.
Avant même que les caméras ne se mettent à tourner, le Ku Klux Klan avait annoncé les pires représailles, les Etats du Sud prévenus que tout cinéma projetant le film serait condamné. On transforma donc légèrement le propos, voilà pourquoi Joan Fontaine ne touche pas Harry Belafonte qui à la fin, de toutes les façons, la repousse, Joan Collins, qui craint un instant que sa grand-mère ne soit noire découvre qu'elle n'est pas la fille de son père et Dorothy Dandridge, qui épouse un blanc (!!!), part vivre avec son bel époux en Angleterre.
Énorme succès, porté en partie par la rumeur d'un baiser entre Joan Fontaine et Harry, "Une île au soleil" lança une petite vague de films sur le même sujet : en gros "Je l'aime mais elle est noire, même si cela ne se voit pas".
Évoquons donc "Kings go forth" dans lequel Natalie Wood avoue à Frank Sinatra que son père est de couleur, "Night of the quarter moon" dans lequel Julie London se révèle à moitié angolaise et évidemment, "Imitation of life", le Mont Rushmore du mélodrame dans lequel Susan Kohner cause bien des soucis à sa mère.
Notons la rigueur du casting très caucasien pour cette pléiade de métisses de cinéma, le seul mystère étant le fait que, de toute évidence, Susan Kohner était, dans la vie, la fille cachée de Gloria Swanson. Un grain de beauté ne saurait mentir.
Au moins lorsqu'on adapta la chanson titre, énorme succès pour Belafonte, en français, on en confia l'interprétation à Henri Salvador. Même si nous les aimons beaucoup, les numéros 1 de l'époque, Gilbert Bécaud ou François Deguelt auraient été peut-être un peu moins convaincants.
Mais cela ne reste, bien sûr, qu'une opinion personnelle...
5 commentaires:
Et bien, moi qui croyais écrire tout haut une plaisanterie que tout le monde pensait tout bas, ... et bien, vous m'en voyez toute émue...!
C'est un honneur.
Anatis
:)
"Gilbert Bécaud ou François Deguelt auraient été peut-être un peu moins convainCantS."
Oui Bruno, pourquoi ?
Rhoooo, quel toupet !
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