lundi 2 novembre 2009

Les très suaves heures de l'histoire contemporaine : la magazine Mandate et les années 80.

Si vous avez lu ou parcouru cet intéressant ouvrage qu'est "Le nouvel Hollywood" de Peter Biskind, vous n'êtes pas sans savoir que les années 70 et le début des années 80, certes fertiles en nouveaux talents : Spielberg, Coppola, Scorcese, Lucas, Bogdanovitch, furent des années difficiles pour l'ancienne garde hollywoodienne. Une sorte de Nouvelle Vague, avec plus de cocaïne si l'on en croit les souvenirs de Jack Nicholson, Peter Fonda ou Dennis Hopper.

Pourtant ils étaient encore là, les survivants de l'âge d'or des studios, ainsi que leurs malheureux successeurs, ceux qui avaient eu le mauvais goût de pointer leur nez dans les années 60. Et si Spielberg, par exemple, fit tourner Joan Crawford dans sa première réalisation, un épisode assez terrifant de la série Night Gallery, on chercha par la suite au générique de ses films le nom d'autres gloires passées. Et ses collègues firent de même.

Perdues donc les légendes d'antant ? Que nenni ! Car un refuge s'ouvrit pour elles, un hâvre de paix où on sut leur témoigner le respect et l'admiration que les jeunes beatniks leur refusaient : Mandate, le magazine internationnal "du divertissement et de l'Eros", comprenez du porno gay ! Alors bien sûr, elles se retrouvaient souvent coincées entre une page centrale où pointait une érection et un reportage sur les soirées sauna à San Francisco, elles n'avaient pas droit à la couverture qu'elles devaient abandonner au profit de messieurs souvent velus et en cuir mais enfin elles pouvaient tout de même continuer à exister.

Véritable Playboy gay pour la qualité et la variété de ses interviews, Mandate sauva un temps de l'oubli un pan entier du patrimoine américain, avant de ne se consacrer qu'aux messieurs tous nus, nous avons tenté de voir où le magazine en était, nous avons bien cherché, nous n'y avons trouvé qu'un entretien, avec un réalisateur de films pour adultes, sur la difficulté de filmer une orgie en zone rurale.

Merci donc à Mandate et ce n'est pas nous qui le disons mais Elizabeth Taylor, Sophia Loren, Angela Lansbury ou Barbra Streisand, des noms étrangement familiers pour les jeunes gens suaves et sensibles mais est-ce une surprise ?




2 commentaires:

Claire a dit…

Angela Lansbury, une icône gay ??? Tu m'en apprends tous les jours !

soyons-suave a dit…

Voyons un peu : elle a triomphé à Broadway dans des comédies musicales, elle a incarné une femme mûre mais intrépide dans "Arabesque", elle a dépassé les 80 ans mais est toujours active (Tony Award de la meilleure actrice l'année dernière)et elle est surtout toujours impeccable à chacune de ses apparitions. Il n'y a pas de doute : Angela Lansbury est une îcone gay.