samedi 16 juin 2018

C'est le weekend : soyons musical !


































Les mp3 du weekend ne sont que très indirectement reliés à la participation de l'Hexagone à une grande compétition sportive internationale et si nous brandissons aujourd'hui un drapeau tricolore, ce n'est que pour mieux naviguer à travers le monde et savourer, une fois de plus, la suavitude inégalée de la compilation monomaniaque. 

Puisque nous ne vous cachons rien, ajoutons qu'il y a de cela quelques temps, nous nous sommes réveillés un beau matin avec une poignée de notes en tête dont il nous a été impossible d'identifier l'origine jusqu'à ce que de nombreuses heures plus tard, l'évidence apparut sous la forme des premières paroles de cet air mystérieux : "Esgourdez rien qu'un instant...".

Comment nous sommes-nous retrouvés coincés avec "La goualante du pauvre Jean" ? Nous ne le saurons probablement jamais, mais après deux heures passées sur Youtube, il paraissait évident qu'il fallait vous en faire profiter. 



































Composée en 1954 et faisant partie des 12000 chansons écrites par Marguerite Monnot pour Edith Piaf (que les Piafophiles et les Monnotologues se calment, il s'agit évidemment d'une exagération...), "La goualante du pauvre Jean" fut instantanément un immense succès pour la chanteuse de petite taille aux cheveux étranges mais pas que, à l'image de la partition qui ouvre ce billet et qui indique clairement qu'en l'espace de deux ans, tout le monde avait enregistré cet air qui colle particulièrement en tête. 

Aussitôt repérée par le parolier américain Jack Lawrence, la chanson traversa l'Atlantique et se retrouva affublée de paroles en anglais qui sont à l'origine, d'après la légende, de la plus belle bourde de traduction de l'histoire de la traduction puisque le "Pauvre Jean" devint "Les pauvres gens", c'est à dire les "Poor people" de Paris. 

Dans son nouveau pays d'adoption, "La goualante" qui expliquait très clairement que "Sans amour, on est rien du tout" devint une ode à Paris où l'amour est partout et dont les habitants sont vraiment malheureux puisqu'ils passent leur temps à échanger leur salive sur fond d'accordéon, confortablement installés sur des bancs publics à l'ombre des platanes. Et le long de la Seine, comme il se doit. Ironie, donc. 



Il est pratiquement impossible d'exposer ici le nombre de versions de "La goualante du pauvre Jean", qui en version instrumentale de Les Baxter, resta 8 semaines en tête des hit-parade en 1956. Et lorsque parfois, nous écrivons que tout le monde l'enregistra, c'est ici à prendre au sens premier.

Au piano, au trombone, à la guitare, sur fond de chœurs hawaïens ou en rythme Mariachi, vous n'avez qu'à demander, cela existe forcément quelque part.





























Et lorsqu'en plus, on découvre que le succès fut hystérique en Finlande, on se dit qu'on a vraiment fait le tour du monde...



Préparez-vous donc à reprendre à l'unisson le refrain en suivant ses douze versions sélectionnées de façon hautement subjective mais qui vous inciteront, ou pas, à poursuivre la traque de ce pauvre Jean, mention particulière à l'hommage de Régine que nous avons préféré ne pas vous imposer. 

1. Les Baxter
2. Enoch Light
3. Henry Theel
4. Xavier Cugat
5. Billy May
6. The Mexicali Brass
7. Los Xey
8. Paul Mauriat
9. Ray Conniff
10. Dean Martin
11. Hudd Solo and the Italiano Quartetto
12. Edith Piaf











Et pour télécharger autant de bon goût français au format zip, vous savez comment faire. Si si !


4 commentaires:

★Bruno Lucas☆ a dit…

Dean Martin en béret et fume-cigarette (!) vaut son pesant de baguette et de saucisson !
Je m'en vais écouter tout ça !

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Earworm du jour....

soyons-suave a dit…

Vous voulez dire Ohrwurm Jérôme, non ?

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Einschmeichelnde Ohrwurm ;-)