mercredi 15 juin 2016

La question suave du jour : devons-nous pleurer Margaret Heldt ?


































La nouvelle nous aurait certainement échappés si notre suave correspondante aux Amériques, Justine, ne nous avait avertis de la chose : vendredi 10 juin dernier, Margaret Heldt est décédée à l'âge de 98 ans, dans la petite ville de Elmhurst dans l'Illinois. 

Et si nous nous devions de relayer cette information et rendre hommage à Maggie, dont nous précisons aussitôt qu'elle était coiffeuse, c'est parce qu'un beau jour de 1960, elle eut l'idée de créer la choucroute, enfin sa version capillaire et très crêpée, traduction hexagonale du Beehive original.



































La première apparition de la choucroute, c'est à dire de ce chignon ultra crêpé et collé à l'aérosol jusqu'au bulbe, eut lieu le 19 février 1960 dans le magazine professionnel "Modern beauty shop", qui recherchait de nouvelles tendances et avait demandé à Margaret, coiffeuse médaillée et exerçant dans son propre salon de Chicago, de créer quelque chose de frais. 

La légende, racontée par Margaret elle-même, veut qu'elle passa la nuit sur sa tête à coiffer, s'inspirant d'une sorte de fez en satin noir dont elle avait toujours voulu faire quelque chose, tant sa forme un peu conique et élevée lui semblait amusante. Le matin la choucroute était née et suffisamment laquée pour conquérir le monde. 























Incontestable coupe des années 60, la choucroute va rapidement s'élever, il suffit pur cela d'observer comme elle est encore timorée en 1961 sur la tête d'Audrey Hepburn et déjà mutante sur Dusty Springfield en 1966. Les Ronettes, reines du Beehive, avaient besoin de 7 personnes pour solidifier les leurs, 7 tantes, toutes coiffeuses d'ailleurs qui rendaient la loge littéralement irrespirable. 

Rendue ridicule par les coupes garçonnes de Vidal Sassoon, la choucroute va connaître un second avènement dans les années 80 sous l'influence de charmantes jeunes demoiselles, très pop, vintage avant l'heure et que forcément vous n'avez pas oubliées. Mari Wilson, par exemple, fut l'une de nos premières idoles. La hauteur y fut sans doute pour quelque chose. Quant aux B 52's... 























C'est encore à la chanson que l'on doit la troisième période "La choucroute est mon amie", cette fois dans les années 2000, magnifiquement portée par la défunte Amy Winehouse et la très vivante Adèle. Deux voix, deux destins mais la même envie de hauteur et d'accentuer le trou dans la couche d'ozone. 


































Il est difficile de statuer aujourd'hui sur la place de la choucroute dans la vie de nos cheveux puisqu'elle semble toujours traîner quelque part, sur un tapis rouge au bord de la Méditerranée ou un photocall quelque part en Californie. 

Elle est toujours un peu la même, en tout cas elle se repère en un regard et flatte immanquablement les visages en manque de longueur et les silhouettes qui se voudraient plus élancées. Et puis elle est toujours chic, souvenir d'Audrey Hepburn, sans doute. 




































Pleurons donc comme il se doit Margaret Heldt, qui malheureusement ne sera plus là désormais pour donner un coup de brosse sur les doigts de certaines malheureuses qui ne comprennent toujours pas que la suavitude passe aussi par la mesure. 





















Cela nous peine d'avoir à le reconnaître mais oui, certains cas sont bel et bien désespérés. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

:) mais il manque la choucroute de Brigitte Bardot ... Respect Margaret Heldt