Certaines choses savent rester très mystérieuses et vous connaissez, suaves visiteurs, notre penchant pour les obsessions venues d'ailleurs. Cependant, nous devons avouer que nous n'avons pu vu arriver notre fascination pour les Chaussures Raoul.
Certains sont peut-être en train de s'écrier : "Mon dieu oui, je me souviens". Dans notre cas, la chaussure Raoul n'évoque rien, aussi vous comprendrez cette impression d'avoir soudain découvert une espèce jusqu'alors inconnue de dinosaure.
Alors certes, la chaussure Raoul n'est finalement qu'une chaussure mais elle a été LA chaussure pendant plus de 50 ans, possédant des points de ventes aux quatre coins de la planète et rendant riche à millions son propriétaire, Gaston Monteux, qui ne savait pas en présentant à l'exposition universelle de 1889 la première chaussure "collée" qu'elle ferait sa fortune. Illustration :
La suavitude de la Chaussure Raoul, outre qu'elle soit totalement oubliée, est sans doute d'avoir su prendre le tournant de Art Nouveau, en confiant à de très habiles illustrateurs ses cartes postales et autre vignettes à collectionner (seuls souvenirs encore très présents en salle des ventes et auprès des collectionneurs).
Mais le coup de génie fut certainement de s'attacher les services du divin Charles Adda, architecte des Bains de Deauville et de l'Hippodrome de Longchamp et qui réalisera pour Raoul une trentaine de points de ventes, chics et efficaces.
Aujourd'hui on va chez Bata, André, Manfield ou la Halle aux chaussures... non, pas la Halle aux Chaussures. C'est moins drôle, reconnaissons-le.
Avant Raoul venait à nous et c'était beaucoup plus suave.
4 commentaires:
c'était une "belle époque"
Sujet très documenté, bravo!
Vos articles sont décidément indispensables. Merci du fond du cœur.
Ohhhh, vous alors.... Arrêtez....
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