lundi 14 mars 2016

La fin du Quizz de Dsata.























Si nous nous doutions bien que Mickey Rooney ne ferait pas long feu dans notre dernier Quizz, nous nous doutions également que sa partenaire serait sans doute plus difficile à identifier. Mais c'était sans compter la perspicacité de Josée qui, avec Dsata justement, reste une des plus sérieuses pourfendeuses de mystère dès que nous nous aventurons dans le vieil Hollywood. 

Alors Josée, puisque notre inconnue était bien Betty Garrett, voyez cette semaine votre nom en noir sur gris sur nos pages et que notre admiration et nos félicitations traversent sans encombre l'Atlantique pour parvenir à vos pieds, au ciné-immortel























Enorme choucroute garnie dont la MGM avait le secret, "Words and music", alias "Ma vie est une chanson"  était supposée, en 1948 et sous la caméra du vétéran maison Norman Taurog, raconter le vie trépidante du parolier Lorenz Hart, moitié d'orange littéraire du fameux couple Rodgers et Hart, auteurs de "Babes in arms" ou "Pal Joey". 

La chose se tournant à peine 5 ans après sa mort, il était difficile d'envisager un biopic fracassant qui allait révéler que Hart était alcoolique, homosexuel, dépressif et particulièrement tourmenté par sa petite taille. On conserva simplement le fait qu'il vécut toute sa vie avec sa mère et fumait beaucoup. Et on confia le rôle à Mickey Rooney. 

















Comme presque toutes les productions MGM de "prestige" des années 40, il est difficile de voir "Words and music" sans cette impression qu'on fit le film comme on tente vainement de fermer une valise de retour un peu trop pleine en s'asseyant dessus. 

Si il n'existe pas, à priori, de second rôle mais uniquement des grands comédiens, autant dire qu'il n'y a pas un seul visage inconnu dans "Ma vie est une chanson" : une brunette passe et oh, c'est Cyd Charisse, une chanteuse s'amuse à une soirée et ah, c'est Judy Garland, un cabaret affiche complet et, houuu, c'est parce que Lena Horne s'y produit. Tout le monde est jeune, tout le monde est beau, et au milieu de tous ces visages, il y a Betty Garrett.  
































































Lorsqu'il y a quelques années (eh oui, déjà) nous confectionnions notre suave Panthéon du rire, consacré exclusivement aux femmes qui affolèrent nos zygomatiques, nous préparions le 8e numéro consacré à Betty Garrett lorsque l'annonce de son décès résonna. C'était en 2011, Betty avait 91 ans et cela stoppa net cette série que nous reprendrons peut-être un jour. 

Car depuis que nous sommes tout petits, nous avons cette chose indéfinissable avec Betty Garrett, causée par de trop nombreux visionnages de "On the town" ou "Take me out to the ball game", sans doute. Parmi toutes nos idoles enfantines et suaves, alors que certaines semblaient simplement destinées à une vénération béate car trop belle comme Gene Tierney ou trop talentueuse comme Judy Garland, Betty Garrett pouvait sans difficulté donner l'impression d'être la bonne amie, allons jusqu'au poteau qu'on peut secouer d'une bonne bourrade et qui nous fera rire. 


































En très condensé, la vie de Betty Garrett est assez extraordinaire : une enfance très très chaotique, une début de carrière comme danseuse chez Martha Graham, un passage éclair dans la troupe d'Orson Welles et la certitude que la comédie était pour elle, un engagement comme doublure d'Ethel Merman et enfin le succès, grâce à une chanson dans un show à Broadway. 

Signée en 1947 à l'âge de 28 ans par la MGM, Betty grimpa en quelques mois les échelons, étant donné qu'on ne pouvait pas non plus perdre de temps avec elle jusqu'à ce qu'on découvre son passé communiste ainsi que celui de son époux, le très yummy Larry Parks. Blacklistés, Parks ne fit presque plus rien quant à Betty, elle retourna sur les planches puis à partir des années 60, à la télévision. 























Il est heureux que parfois, les impressions se confirment. Sans réellement savoir qui elle était, Betty nous semblait terriblement sympathique, humaine et intelligente. Pendant plus de 20 ans, elle s'occupa d'une association destinée à récolter des fonds pour la lutte contre le Sida. Et il suffit de visionner n'importe lequel de ses entretiens disponibles sur Youtube pour vérifier le reste. 

Sur scène jusqu'au bout, c'était finalement écrit qu'elle croise un jour notre route. Nous avons eu la chance de la voir sur scène dans une reprise de "Meet me in Saint Louis". Le destin, que voulez-vous. Et cela tombe bien parce que c'est justement le titre de notre numéro préféré, tout MGM confondu. 

5 commentaires:

stromboly a dit…

Hey hey vous l'avez vue lors de la reprise de Meet me in St Louis! Lorsque je visionne mon classeur, je vois la date de 1989! Donc suaves bloggeurs vous aviez on va dire 25 ans à cette époque, donc vous avez au moins 50 ans aujourd'hui?!

soyons-suave a dit…

Nous sommes tout une équipe vous savez :)

Josée L a dit…

Après une longue recherche de photos de films de Mickey Rooney reconnu gràce à sa petitesse. ..Abracadabra! Justement, les deux photos de Betty avec cette robe.

★Bruno Lucas☆ a dit…

Le côté virago de Betty dans certains de ses rôles m'a toujours un peu effrayé.

soyons-suave a dit…

Composition Bruno :)