Eh bien eh bien, les Quizz se suivent et redéfinissent chaque semaine le mot "épique". Que d'efforts pour finalement identifier Penelope Cruz dans "Woman on top", et quel amusement pour elle, sans doute, de voir le nombre d'identités différentes qu'elle endossa la semaine dernière.
En tout cas, c'est avec une discrétion confinant à l'autorité que Dsata mit un terme à l'agonie générale. Nous ne le répéterons jamais assez : méfiez-vous de celle qui fut et est encore, n'en doutant pas, l'autorité suprême en matière de noir et blanc et qui brille également en couleurs. Dsata, voyez votre nom en noir sur gris cette semaine sur nos pages. Bravo !
Alors bien sûr, vous admirez ci-dessus globalement la même affiche mais comment ne pas proposer la version française de "Woman on top", rebaptisée dans un délire très "Pain amour et fantaisie" ou "Taxi, roulotte et corrida" : "Amour, piments et bossa nova" ?
Réalisé en 2000 par Fina Torres, il est facile d'imaginer que ce film, à priori américain, était en fait une étape dans le voyage de retour qu'effectuait la réalisatrice vers son pays d'origine, le Vénézuéla. Après des études en France et deux films à Paris, dont une Caméra d'Or à Cannes pour "Oriana", Fina décida sans doute qu'il était temps de revenir au bercail. Elle travaille depuis pour la télévision et le cinéma à Caracas et nous imaginons que sa vie est chouette.
Pour tout ceux qui n'auraient pas vu "Woman on top" et il est possible qu'ils soient assez nombreux, le film est en lui-même une curiosité et cela pour diverses raisons. La première est de loin son sujet. Penelope Cruz incarne en effet Isabella, charmante brésilienne de Bahia qui souffre du mal des transports qui la fait vomir dès qu'elle monte même à vélo et nécessite qu'elle soit sur l'homme lorsqu'elle fait l'amour. Mais la déesse de la mer l'a affublée d'un don : elle peut faire succomber tous les hommes grâce à sa cuisine. Trompée par son époux macho, Isabella part à San Francisco où elle devient la vedette d'un show culinaire.
Malgré tous nos efforts, nous ne parvenons pas à clairement visualiser la réunion entre la réalisatrice, la scénariste et l'équipe de la Fox à l'issue de laquelle quelqu'un dut tout de même s'écrier : "C'est génial, faisons-le !".
Une autre curiosité de "Woman on top" réside dans son casting, avec en tête, Penelope, qui, en 2000, commençait à peine un semblant de carrière internationale et qui choisit donc, pour une parfaite exposition américaine, d'incarner une bahianaise, remportant aussitôt le prix de "Pire accent brésilien de l'histoire du cinéma" qu'elle détient toujours.
Autre point intéressant : avoir confié à Harold Perrineau, que nous avions découvert dans "Oz" puis au cinéma chez Paul Auster et dans "Roméo et Juliette", le rôle de Monica Jones, dont lui-même semble se demander pourquoi elle se travestie sans trouver d'autres réponses que "parce que". En tout cas Harold porte très bien la robe Carmen Miranda, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Le reste du casting masculin est relativement pointu puisqu'il fallait, au moment du tournage, penser à Mark Feuerstein qui restera par la suite coincé quelques années "A la Maison Blanche", mais qui n'avait alors à son actif qu'un 3e rôle dans un Mel Gibson et un épisode d'Ally McBeal.
Encore plus expérimental était de donner le rôle principal du mari tentant de récupérer son épouse à Murilo Benicio, acteur brésilien connu uniquement des amateurs de telenovelas où il retourna vite. "Woman on top" reste à ce jour sa seule aventure au cinéma. Il semblerait qu'il se batte depuis quelques années avec des problèmes de surcharge pondérale.
Terminons avec ce qui reste finalement la véritable curiosité du film, en plus de tout ce que nous venons de citer : sa bande originale. Et là, point de sourcil levé, point d'interrogation, simplement l'envie de se lever et de danser, d'aimer la vie et la terre entière.
Car c'est cela, le pouvoir de la bossa nova, et celui de Paulinho Moska qui devint instantanément un ami.
"Woman on top" possède sans doute la plus belle BO du monde, en tout cas la plus belle BO du monde d'un film avec Penelope Cruz, et certainement la plus belle BO du monde d'un film avec Penelope Cruz dans lequel elle incarne une brésilienne.
Et même s'il semblerait que cela soit le seul, c'est tout de même magnifique.
2 commentaires:
Oh la la, je suis bien obligée de dire que c'est un film qui ne manquait pas à notre culture... Je vais même regarder les piments de travers, avec un scénario et un casting aussi improbables. Voilà qui ressemble à un budget constitué de bénéfices qu'il fallait absolument dépenser sous un certain délai, ou à des fins de contrat à honorer.
Reste la BO, oui, la BO, heureusement. Et merci pour tant de précisions.
Une musique à chavirer :)
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