samedi 14 juin 2014

C'est samedi : soyons musical !

































Cette semaine, les mp3 du weekend avaient envie de vous emmener en Italie et de se souvenir qu'en plus d'une langue chantante, de vins délicieusement pétillants et d'allées de cyprès interminables, la Botte était bien le pays de la ballade romantique, capable de faire le tour du monde et d'affoler les traducteurs. 

Suaves visiteurs, les mp3 seront donc monomaniaques et revisitent "Senza Fine", tube imparable du début des années 60 et de toutes les façons immortel, preuve irréfutable qu'il y a toujours un peu de place pour une valse avec de l'accordéon... ou du bandonéon, nous ne parvenons jamais à faire la différence. 






















Composée en 1961, la chanson "Senza fine" est presque à elle toute seule une belle histoire du dimanche puisque sortie en face B d'un 45 tours de son compositeur, l'immense Gino Paoli, elle va au même moment être enregistrée par l'immense Ornella Vanoni qui va, elle, en faire un succès phénoménal. 

Inutile de préciser que Gino s'empressera de ressortir la chose (nous parlons toujours de la chanson) et depuis 1961, Ornella et Gino incarnent à tour de rôle cet abandon qui ne peut être qu'italien, cet amour sans fin que l'on dégustera accompagné d'un verre de prosecco ou de prosiutto, nous ne parvenons jamais à faire la différence. 


































Si Ornella prendra malgré tout l'avantage en enregistrant "Senza fine" en diverses langues dont un "Sans attendre" qui ne paraîtra qu'en face B de ses aventures en français, elle succombera à ce qui semble être un mal terriblement transalpin et qui s'attrape, semble-t-il, exclusivement dans les cliniques dermatologiques. 

Mais cela nous éloigne du sujet et alors que nous venons de vérifier : le prosciutto, c'est le jambon, abordons la partie la plus intrigante de la carrière de "Senza Fine" : son arrivée au cinéma. Chose plutôt rare, "Senza fine" est en effet le chanson titre de trois films sans aucun rapport : la comédie de Billy Wilder "Avanti !", le film de guerre de Richard Attenborough "The flight of the Phoenix" et le film qui fait peur et donne le mal de mer "Ghost Ship". 



































Au départ langoureuse et appelant au farniente (ou à une profonde mélancolie), "Senza fine", née au bon moment de l'histoire de la musique, connaîtra également la joie des versions instrumentales et dansantes, qui sont parfois synonymes de n'importe quoi et finalement de grands bonheurs. 

Mais peut-être est-il temps de vous faire une idée si d'aventure, vous n'avez jamais croisé cette merveille : voici donc l'originale ou presque, la sulfureuse version de Peggy Lee et l'opus mexicain et twistant de la délicieuse Ela Laboriel : 



Cela devrait suffire pour vous convaincre que grâce à Gino Paoli, vous passerez un weekend d'une suavitude sans fin, comme une allée de cyprès finalement, ce qui nous permet de revenir au début de ce billet et de montrer que oui, il y a une construction savante derrière ces quelques lignes si légères.

1. Gino Paoli
2. Juan Torres
3. Frank De Vol - Flight of the Phoenix
4. Peggy Lee
5. The Trombones Unlimited
6. Dean Martin
7. Monica Mancini - Ghost Ship
8. Xavier Cugat
9. Ela Laboriel
10. Amanda Lear
11. Joe Harnell
12. Ornella Vanoni


Et pour télécharger ces douze perles au format zip (avez-vous vu qu'il y a même Amanda Lear ?), vous savez comment faire. 

1 commentaire:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Oh! Quelles merveilles!!! J'avais déjà les cyprès et je savais pourtant qu'il manquait quelque chose... Merci.