La promenade du dimanche.

Puisqu'il n'est pas conseillé de rester une journée entière entre quatre murs et que l'air frais est en tout point salutaire, "Soyons-Suave weekend" vous propose d'aller vous aventurer dans de nouvelles contrées, découvrir d'autres suaves horizons. 

Parmi tous les couturiers qui travaillèrent à Hollywood, Irene Lentz est sans doute celle qui est aujourd'hui la plus oubliée. Il n'est pas rare d'ailleurs de lire à propos d'Edith Head qu'elle fut la seule femme à devenir responsable du département costumes d'un studio. De 1943 à 1950, Irene occupa pourtant ce poste au sein même de la MGM, remplaçant, comme nous le précisions dans la Belle histoire du dimanche, Adrian, parti respirer à la Universal. 

Immense surprise en découvrant qu'un site lui est consacré, tenu par sa petite-fille et sobrement intitulé "Irene Lentz". On y parle peu de ce qui fait qu'elle est encore aujourd'hui mentionnée dans tout ouvrage sur Hollywood : sa vie sentimentale malheureuse, son mariage soupçonné d'être de convenance avec le frère de Cedric Gibbons, son suicide au Knickerbocker Hotel. Mais on se régale de croquis, de photos personnelles, de scans de magazines. On découvre finalement Irene à travers ses créations ce qui est finalement le minimum pour une styliste. 

On doit à Irene le short invraisemblable de Lana Turner dans "Le facteur sonne toujours deux fois", les maillots d'Esther Williams dans pratiquement toutes ses fantaisies aquatiques, une bonne partie de la garde-robe de Judy Garland. Elle est responsable du chic ultime de Doris Day dans les années 60. 

"Irene Lentz" nous a surtout permis de découvrir qu'Irene avait débuté comme actrice pour Mack Sennett, qu'elle fut la première couturière de studio à posséder sa propre ligne vendue dans tous les Etats-Unis et que sa marque vient d'être ressuscitée par le designer Greg LaVoi, qui, il y a moins d'un mois, a présenté la première collection "Irene" depuis 40 ans. 

Découvrez donc Irene, la créatrice du style "California Couture". Un brin rétro, résolument chic, évidemment suave. Une saine activité dominicale en somme.