Nos plus fidèles visiteurs le savent, nous n'avons rien contre un peu de bluegrass de temps à autre, un soupçon de hillbilly, voire une petite cuillère de honky tonk quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle. La musique country, consommée dans la mesure qui s'impose, permet parfois d'élever l'âme. Et quand vraiment ça ne va pas, un simple photomaton de Dolly Parton réveille les humeurs les plus sombres.
Et puisque cette musique des Appalaches est finalement par certains aspects thérapeutique, ne peut-on pas envisager la chanteuse country comme un modèle à suivre, une femme suave qui s'assume et ensoleille les yeux par ses tenues chamarrées avec la même dextérité que sa musique caresse les oreilles ?
Le problème, et il est de taille, est que la chanteuse country, en gros, ne sait pas s'habiller. Ou, si nous reformulons, elle s'habille "country" ce qui est impossible à faire dans la vie quotidienne, dès lors que vous n'habitez pas Nashville, n'enregistrez pas sur 12 pistes le récit de votre enfance entre mine de charbon et alcool et n'allez pas recevoir de prix lors de cérémonies dont personne n'a jamais entendu parler en dehors d'un saloon.
La chanteuse country, par définition, contrat ou masochisme, aime la dentelle et les franges, les robes de patineuse et les brushings atomiques. Elle aime aussi lutter de façon plus ou moins marquée contre les outrages du temps. Oui, parfois la chanteuse country semble venir de Mongolie, mais c'est uniquement parce que ses yeux sont à présent au niveau des tempes, d'où ce type asiatique qui n'a rien, en lui-même, de Tennessee.
Nous serions donc sur le point de crier "noooooooon" en réponse à la question du jour, si il n'y avait eu Patsy Cline, la chanteuse originelle, l'icone absolue, la pionnière.
Née en 1932 et décédée dans un accident d'avion en 1963 à simplement 30 ans, Patsy, non seulement ouvrit la voie à toutes celles qui, grâce à elle, se dirent un jour au beau milieu des Smoky Mountains et en grattant leur guitare qu'elles pouvaient faire autre chose que 10 enfants et la lessive, mais leur montra que la frange et le daim n'était pas une fatalité. Illustrations :
Tailleurs avec basques ajustées, fourreaux sirène, corsaires avec ballerines or, robes chemise, débardeurs à la limite de la marinière couture : Patsy traversa sa courte existence avec classe et audace, le cheveux à peine gonflé, l'accessoire toujours bien choisi.
Grâce à Patsy, nous pouvons donc dire, ouf, que oui, l'icone country peut être suivie vestimentairement. Regrettons simplement que ses consœurs ne l'aient pas plus observée.
Et terminons en précisant que ce billet n'aurait jamais vu le jour si nous n'étions pas partis à la recherche d'un Instant Drag pour mercredi prochain. Nous avons été à deux doigts de faire une grosse erreur, crazy non ?
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