lundi 9 août 2010

La fin du Quizz



Les photos mystères changent mais les Quizz se ressemblent parfois : notre dernière invitée sans nom a suscité un nouvel affrontement entre Claire, l'Impératrice du Quizz et l'Anonyme (mais est-ce toujours le même ?), cinéphile à la culture sans fond, affrontement sympathiquement arbitré par Josée, qui, solidarité féminine sans doute, prit le parti de Claire. Et pourtant ! Notre charmante jeune femme aux poissons était bien Tippi Hedren. L'Anonyme voit donc son nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave. C'est promis, prochainement nous ferons les compte. Nous nous demandons tout de même, qui mène cette guerre sans merci depuis plus d'un an...



Malgré plus de 40 films, Tippi Hedren, quoi qu'elle fasse, reste et restera pour l'éternité l'héroïne de deux Hitchcock, "Les oiseaux" et "Pas de printemps pour Marnie", ainsi accessoirement la mère de Mélanie Griffith. Et c'est finalement d'une logique implacable qu'il en soit ainsi, Sir Alfred ayant crée de toute pièce la comédienne Tippi Hedren, qu'il remarqua un soir à la télévision vantant la fraicheur d'une boisson gazeuse, alors qu'il cherchait une remplaçante à Grace Kelly, partie roucouler au jardin botanique de Monte-Carlo. Elle était blonde, elle était chic, elle était un mannequin assez connu, posant pour Vogue et ce qui se faisait de mieux : Hitchcock lui fit signer un contrat d'exclusivité et la propulsa, dans un unique tailleur signé Edith Head, sur Bodega Bay, au milieu de mouettes étrangement possédées. "Les oiseaux" firent le tour du monde, Tippi Hedren fit de nouvelles couvertures de magazines.

L'année suivante, "Marnie", dont la comédienne dit encore aujourd'hui qu'il est pourtant son Hitchcock préféré, donna l'occasion à Tippi Hedren, de montrer qu'elle n'était pas qu'un mannequin cabine et de découvrir la perversité de son réalisateur. Elle décida, une fois le film terminé, que l'aventure s'arrêtait là. Mais pendant les années qui suivirent, Hitchcock, contrat en main, bloqua la carrière de la comédienne, jusqu'à ce qu'il décide de vendre le-dit contrat à Universal, qui renvoya peu de temps après la jeune actrice. Remémorons-nous la phrase de Joan Collins évoquée la semaine dernière : "Découverte à 17 ans, star à 20 et mise au placard à 25". C'est amusant comme certaines citations conviennent parfois à plusieurs personnes.


Les chiffres parlent parfois mieux qui quiconque. Au cours de la décennie qui suivit son entrée dans le monde fabuleux du cinéma, Tippi Hedren ne tourna que 4 films. Elle fut par contre au générique de 5 productions dans les années 80, puis de 19 dans les années 90. Et depuis 2000, on a pu la voir à la télévision comme au cinéma dans une vingtaine de films : autant dire qu'il fallut un certain temps pour effacer l'ombre du génial britannique du dessus de sa tête.

Que fit donc l'ancien top-model pour s'occuper ? Elle ouvrit, comme vous le savez sans doute, un refuge pour grands félins dans le désert Mojave en Californie, où elle habite d'ailleurs, produisit des documentaires et des long-métrages sur la faune sauvage, publia des livres sur le même sujet et manqua régulièrement, en compagnie de sa famille, de se faire dévorer par des lions qui ignorent qu'un mannequin de chez Vogue ne nourrit pas son fauve.

Mais quoi qu'il puisse lui arriver, qu'elle défile pour Thierry Mugler ou que Mattel sorte une Barbie à son effigie, on en revient encore et toujours aux Hitchcock et surtout aux "Oiseaux". Tippi Hedren pourrait vivre cela comme une malédiction. Elle semble non seulement s'en satisfaire mais en tirer de plus une certaine fierté. Il est finalement assez glorieux de posséder comme record celui d'être la femme la plus souvent photographiée en compagnie d'un corbeau au monde. Illustrations.







A l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire en janvier dernier, Tippi Hedren a même choisi de pousser l'identification un peu plus loin en s'offrant son premier tatouage. On y voit, en plus d'épaules toujours charmantes, trois oiseaux en vol serré. Nous pourrions bêtement écrire que Tippi a désormais les oiseaux dans la peau. Nous nous contenterons de saluer cette oeuvre indélébile et ce geste symbolique. Car une femme qui s'assume, voilà qui est infiniment suave.


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