vendredi 8 mai 2020

La question suave du jour : que faut-il retenir de Hollywood ? Deuxième partie.



































Mercredi, nous évoquions déjà la série du moment, à savoir "Hollywood" de Ryan Murphy, disponible sur Netflix et nous vous faisions part de cette sensation très proche du "Te regarder est une joie et une souffrance" que nous avions ressentie en la visionnant, tant la chose est jubilatoire, irréprochable esthétiquement et magnifiquement interprétée, tout en étant potentiellement irritante et même parfois d'une naïveté à pleurer. Donc cul cul la praline pour résumer. 

Devons-nous cependant faire l'impasse sur ce produit hautes calories et donc malgré tout réconfortant en ces temps difficiles ? Non, bien entendu. Déjà parce qu'il est stupide de bouder son plaisir, même s'il est éphémère. Mais surtout parce que "Hollywood" nous offre la confirmation de ce qu'on savait déjà mais qui est lumineux ici : Ryan Murphy est suave. 



































Nous pouvons l'affirmer, tout d'abord par le choix aventureux de ses sujets derrière lesquels nous entendons toujours une petite voix, la sienne, s'écrier : "Eh ben au moins je vais me faire plaisir". Et on ne peut rien dire de mal d'un homme dont la notion de plaisir, partagé de surcroît, consiste, par exemple, à raconter comme dans "Feud" la relation particulière entre Joan Crawford et Bette Davis durant l'intégralité de leur existence ou presque. 

Dans "Hollywood", l'homme derrière "Glee" et "Pose", entreprend, prenons notre souffle, d'évoquer en 7 épisodes : la triste carrière d'Anna Ma Wong, le suicide de Peg Entwistle, la légende pourtant bien réelle de la station service de Scotty Bowers, le management très personnel de l'agent Henry Willson, les soirées de George Cukor, les amitiés particulières de Hattie McDaniel et Tallulah Bankhead, les névroses de Viven Leigh, les débuts de Rock Hudson et les relations vénéneuses du monde du cinéma avec le gangster Mickey Cohen. 

Autant d'histoires qui mériteraient chacune un développement en 8 épisodes. A la seule condition que cela intéresse quelqu'un : un réalisateur mais surtout une production et un diffuseur. Ce qui n'arrivera pas de si tôt puisque sinon, cela aurait déjà vu le jour depuis longtemps. Trop sujet de niches ? Pas pour Ryan qui nous offre un buffet à volonté. 






































Ryan Murphy fait également preuve de suavitude en n'étant jamais forcément là où on l'attend en matière de casting, en plus de ses comédiens récurrents, et en sortant régulièrement des "Ross Hunter", expression en hommage au divin producteur des années 50 et 60 avec un très gros penchant pour les stars féminines un peu déchue, et qui s'emploie lorsqu'on ressuscite une vedette légèrement oubliée ou franchement rangée des voitures. 

Jessica Lange a certainement chez elle un autel à la gloire de Ryan. Dans "Hollywood", nous nous pinçons régulièrement : "Est-ce bien Mira Sorvino ?"; "Mais ce ne serait pas l'actrice brune d'Esprits Criminels ?", ne revenons même pas sur Patti Lupone. Merci enfin pour Holland Taylor, madame Sarah Paulson à la ville, formidable mais qui joue étrangement ici une dame fortement attirée par les hommes. 

Car Ryan ne s’embête jamais avec la sexualité de ses personnages. Autant un rôle hétérosexuel peut être joué par n'importe qui, autant un rôle gay ou lesbien se doit d'être interprété par un acteur ou une actrice qui l'est tout autant. Voilà pourquoi nous retrouvons Queen Latifah, Joe Mantello et Jim Parsons, il fallait au moins cela pour incarner la très volage Hattie McDaniel ou le très frustré Henry Willson. 






































Saluons pour finir l'amour évident de Ryan Murphy, non seulement pour les messieurs ayant un abonnement chez Moving mais surtout pour les sous-vêtements blancs, généralement de type kangourou, qui restent un classique et une valeur sûre en matière d'élégance... lorsque les deux conditions sont réunies, bien entendu, la fréquentation de la salle de sports ET le lavage fréquent. 

Toute production de Ryan Murphy est une illustration de ce que nous nous tuons à répéter depuis que Soyons-Suave existe : on ne ruine pas ses journées à pratiquer le crossfit si c'est pour rester en passe-montagne, si du moins on souhaite une carrière dans la comédie. 

En plus dans "Hollywood", c'est même écrit en toute lettre. Alors s'il y en a encore qui ne comprenne pas... 


4 commentaires:

David Bolito a dit…

Cul cul la Praline ? Ah vous êtes rosse !
Bon Il est vrai qu’a mi-parcours tout le monde il beau, tout le monde il est gentil. Et les marches à gravir par les protagonistes ne semblent plus si difficiles tellement les “méchants” sont décoratifs. La série perd en piquant. Mais la dose de suavité est tellement énorme que c’est une caresse pour l’esprit.
( Encore plus que les slips blancs, mon attention s’est aussi portée sur un défilé permanent de luminaires tous plus déments les uns que les autres. #FolleàLampes )
Bon samedi, Soyons Suave

soyons-suave a dit…

Finalement, mais est-ce un hasard, nous disons sensiblement la même chose David :) et le # Folleàlampes va nous faire la semaine...

kranzler a dit…

J’ai regardé.

C’est, par moments, écoeurant. Mais nous demandons tous, par moments, à être écœurés par le plaisir, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne.

J’ai eu huit orgasmes successifs en rewindant huit fois la scène de la remise des oscars, lorsque Mrs Amberg demande d’une voix complice à Archie de prendre place à ses côtés :

« Archie, Archie, come here. I’m extending your contract 5 years, and doubling your salary. Write whatever you want. You don’t have to worry about a thing.”

Guillaume a dit…

Une série assurément suave que nous avons eu le plaisir de regarder sur l'avenue. On lui pardonnera facilement quelques faiblesses pour se concentrer uniquement sur la bouffée d'oxygène insuflée, denrée rare en ce confinement. Suaves bizettes