mercredi 13 mai 2020

La question du jour : est-il suave de marcher sans savoir où on va ?



































Voilà un billet qui va sortir un peu de nos obsessions traditionnelles et vous permettre de découvrir enfin ce que nous aurons mis 10 ans à vous avouer : notre passé de gamer. Et nous ajoutons aussitôt que tout ceci est faux, afin de ne pas entraîner, dans un article, quelques lecteurs qui se seraient perdus et risqueraient de sortir d'ici fort mécontents. Bien sûr, comme tout le monde, nous avons jadis tâté un peu du Pac-Man et du Space Invaders, nous avons passé quelques nuits à tenter de faire sauter d'un bloc de rochers à un autre Lara Croft et avons tenté d'aider Link à souffler dans son ocarina mais voilà à peu près à quoi se résume notre passé dans le monde très spécifique du jeu vidéo. 

Cependant, nous devons reconnaître que c'est avec une certaine émotion qu'il nous arrivait parfois de songer à "Riven", suite du succès mondial "Myst", qu'on avait dû nous offrir et sur lequel nous avions passé de nombreuses heures avant de le 1) revendre ? 2) jeter ? 3) ranger quelque part où nous ne l'avons jamais retrouvé ? , tant la chose était difficile et surtout incompréhensible. 

A la suite d'une recherche qui n'avait pas du tout "Riven" comme objectif, ne voilà-t-il pas que nous tombons sur un site le proposant en téléchargement gracieux ? Un clic, une heure de transfert et quelques enregistrements plus tard, nous étions de nouveau prêts pour l'aventure et voilà ce que nous avons fait : 






   












Pour commencer, nous avons marché, puisque c'est le principe du jeu : vous arrivez dans un endroit dont vous ignorez tout, il y a des marches, des passerelles et des chemins, donc vous marchez, sans ne jamais croiser personne, pour souvent réaliser que derrière un pont, il y a souvent un autre pont, puis une nouvelle passerelle et peut-être un autre pont. 

Dans "Riven" il faut beau, la faune et la flore sont luxuriantes et les panoramas nombreux. Et puisque vous n'avez rien de précis à faire, il n'est pas rare de s'arrêter de marcher pour admirer le point de vue. 

















Mais comme nous ne marchons pas sur l'eau (non non, ce n'est pas nous), il nous est parfois arrivés d'emprunter un moyen de locomotion d'apparence rudimentaire et pourtant fort efficace. Nous avons ainsi manœuvré un bathyscaphe en jouant de l'aiguillage, conduit une sorte de monorail et même un wagon destiné au transport du bois qui roule sous l'eau dans des cercles de feu. Inutile ici de décrire notre grande satisfaction à tout ceci. 

Et parfois, nous avons appuyé sur des boutons, poussé des roues, enclenché des interrupteurs, fait tourner des pièces entières, ouvert des statues, observé des vitraux, généralement sans avoir la moindre idée de ce que nous faisions ni pourquoi, mais avec le vague pressentiment que cela servirait à quelque chose... dans la grande majorité des cas, nous ne connaissons toujours pas la finalité de toutes ces actions néanmoins divertissantes. 




Il y a une heure, nous avons pris la décision de désinstaller "Riven" de nos serveurs, cependant satisfaits d'avoir retrouvé, intacts, nos souvenirs d'il y a quelques années. "Riven" est un jeu magnifique, invraisemblablement apaisant puisque totalement désert (les seuls individus que vous pouvez y croiser s'enfuient dès qu'ils vous aperçoivent) et qui vous permettra de savoir compter jusqu'à dix dans un système non décimal qui ne vous servira jamais ailleurs que dans ce jeu. 

En farfouillant sur Internet, nous avons découvert que "Riven" possède tout de même une finalité : arrêter un homme fou du nom de Gehn et sauver une femme du nom de Catherine. Il est possible que nous ayons croisé le premier et qu'il nous ait tué deux fois. Catherine restera, elle, un mystère puisque nous ne l'avons ni sauvé ni même aperçue.

Et s'il est vrai que nous ne sommes pas forcément fiers d'avoir décidé d'abandonner lorsqu'il a été question de placer 5 billes de couleurs sur des cases précises d'un échiquier géant en comprenant 675, parce que vraiment, nous étions arrivés là au bout de nos capacités intellectuelles de réflexion, nous disons tout de même merci "Riven". 

Puisque finalement, cela faisait bien 9 semaines que nous n'avions pas fait une aussi agréable balade. 


3 commentaires:

Gatsby a dit…

Figurez-vous que le boitier double CD du jeu traîne encore dans mes placards !

je n'ai jamais réussi à aller jusqu'au bout (contrairement à Myst), mais qu'est-ce que j'ai pu faire comme tentatives pour approcher les espèces de plésiosaures qui prennent le soleil au fond d'une crique paradisiaque, sans jamais réussir...souvenirs...

soyons-suave a dit…

:) c'est en fait impossible. Vous êtes-vous aussi amusé à faire venir un énorme poisson en allumant une lumière rouge sans que cela serve à quoi que ce soit ? Parce que cela nous a occupés pendant au moins 15mn :) On allume, on éteint, on allume, on éteint...

Anonyme a dit…

Le pire du pire étant que même avec les soluces (oui, j'avoue, je les ai cherchées, honte sur moi), on ne pouvait parvenir à rien...

Merci pour ces souvenirs, je fonce au fond de mon placard pour refaire du Myst, quand même plus abordable.

Blanche de Castille