La fin du Quizz de Lady Cancan.

Nous reconnaissons bien volontiers que nous avons parfois tendance à nous enthousiasmer de petites choses qui peuvent sembler anodines. La victoire de Jean-Michel Paris par exemple, qui en moins de 60 minutes identifia Barbara Harris, nous a plongé dans une sorte de joie spontanée alors que pourtant nous ne connaissons pas ce Jean-Michel ci. 

Nous avons simplement été heureux qu'on reconnaisse ainsi Barbara, même de dos ce qui nous amène à écrire le nom du gagnant en noir sur gris cette semaine sur nos pages. Jean-Michel (et vous savez que ce prénom nous est cher), bravo. C'était une très belle victoire.

Dernier film du divin Hitch, "Complot de famille", sorti en 1976 soit 54 ans après que le maître ait tourné sa première bobine en Angleterre, fait, selon nous, partie de ces films qui méritent d'être revus ou redécouverts ou découverts si vous vous êtes arrêté à "Psychose". Alors bien sûr, ce n'est pas le souffle de "La mort aux trousses" ou le charme vénéneux de "Sueurs froides" mais c'est bien du Hitchcock et c'est assez charmant. 

L'une des raisons à cela est certainement la présence au générique de Barbara Harris (et de Karen Black, évidemment), dont Hitch était très amateur et qu'il connaissait déjà pour avoir tourné avec elle pour la télévision. Barbara grâce à "Complot de famille" mérite déjà sa place au panthéon du cinéma puisqu'elle est la dernière personne à apparaître sur la dernière image d'un film tourné par Hitchcock et qu'elle y fait étonnamment ceci : 

Un clin d'oeil ! Etrange et étonnant, cela aurait pratiquement pu être un gimmick emprunté par le réalisateur à l'actrice, tant la carrière de Barbara Harris et sa disparition de toute vie publique à partir des années 90 pour se consacrer à l'enseignement ressemble à cela, un clin d'oeil, qui voudrait dire, au choix, "je vous ai bien eu" ou "tout ça c'était pour rire". 

Car lorsqu'on l'observe de près, la carrière sur les planches ou au cinéma de Barbara est assez déconcertante : d'immenses succès à Broadway mais finalement assez peu et plus rien après 1970, de vrais hits au cinéma mais là encore, pas énormément et plus rien ou presque après 1978. 

Encensée par absolument tous ses partenaires et ses metteurs en scène, et fortement aimée par le public, pourquoi donc Barbara Harris n'est-elle pas devenue la superstar des années 70 et 80 qu'elle semblait prédestinée à devenir ? 

La réponse à cette question n'est pas simple, tout d'abord parce que miss Harris a toujours détesté les interviews et de façon générale parler d'elle. On ne sait donc pas grand chose de sa vie et de ses envies, si ce n'est qu'être une star ne l'intéressait pas, jouer non plus d'ailleurs. Elle aimait répéter, travailler avec ses camarades et son metteur en scène, faire naître un personnage et c'est tout. 

Elle déclarait il y a une dizaine d'années qu'elle reviendrait volontiers sur le devant de la scène si on lui offrait 10 millions de dollars pour trois jours de travail. N'étant pas non plus Greta Garbo, qui par ailleurs est décédée, gageons qu'une telle chose ne se produira donc jamais. 

Evidemment il reste les films et grâce à Youtube, la trace de ce que fut Barbara Harris sur scène, notamment dans "The Apple tree" dans lequel elle interprétait le classique "Gorgeous" qui se trouvait sur notre suave compilation dédiée à Lipsynka. 

La transformation et la chanson commencent vers 4 minutes...

N'en doutons pas : Barbara Harris est une femme suave.