mercredi 25 mai 2011

Que faire pour s'occuper à l'Ascension : des mashups ou des recherches sur un prêtre drag-queen amateur de disco ?


Visiteurs suaves et familiers que vous êtes, vous savez depuis longtemps combien on peut, non seulement occuper son temps, mais aussi être créatif en recyclant de vieilles pochettes de 33T. Nous avions il y a quelques années (en fait il y a 10 mois, hyperboles, donc, mais montrant assez bien à quel point Soyons-Suave est toujours en avance) vanté les mérites des "Sleevefaces" dont le fort potentiel divertissant n'est plus à louer, plus récemment, nous évoquions avec vous les "bookfaces" assez voisins. Réjouissons-nous : voici venu le temps des "Mashups".


Regardez attentivement autour de cet article et vous n'aurez guère besoin d'explications détaillées : réaliser un Mashup consiste à réunir des éléments à priori non compatibles et à faire en sorte que le tout soit néanmoins harmonieux. On peut pratiquer le Mashup dans à peu près tous les domaines : musique, cinéma, peinture et même au quotidien ce qui est très pratique puisque votre tenue ne sera plus jamais dépareillée mais vous porterez un ensemble Mashup ce qui n'est pas la même chose.

Mise en garde linguistique cependant : vous ne faîtes pas un Mashup en réalisant un écrasé de pommes de terre aux câpres, vous utilisez en fait un Masher, c'est à dire un presse-purée à main. Oui, la langue anglaise fourmille de pièges.

Attention : Mashup et Masher ne sont pas de la même famille.

Curieux de tout par nature, l'équipe de Soyons-Suave, au cours de ses recherches sur le sujet, s'est un peu égarée, interpellée par un détail sur une fort gracieuse composition : un nom et même un jeune homme dont nous avons immédiatement eu envie d'être l'ami : Vincent Capretta, en short et tee-shirt déchirés ci-dessous.


Quelques clics plus loin, nous en savons plus sur le personnage et pouvons annoncer que non seulement nos recherches n'ont pas été vaines, mais qu'elles ont de plus été au-delà de nos espérances. "Intuition, je crie ton nom".

Né à Cleveland, Vincent Carpretta, après des études de musique et de chant, et quelques apparitions dans des opéras comme ténor, tentera une carrière à New-York en changeant de registre. Les années 80 sont pleines d'énergie, il chantera donc des mélopées qui font bouger. Fier d'inscrire à son répertoire quelques reprises audacieuses de titres inconnus comme "I will Survive", il va connaître en Europe, patrie de l'Eurodance, un certain succès en reprenant, version club, "It's my party" de Leslie Gore.

Vincent très 80, très Dead or Alive, très suave.

Les choses deviennent plus intéressantes lorsque Vincent, qui a toujours eu la foi, décide de vivre au grand jour sa bipolarité et continue d'être V. Carpretta l'idole des night-clubs tout en devenant à ses heures perdues, Frère Vincent de la congrégation Saint Antoine de Padoue, défenseur des lépreux et des indigents, collecteur infatigable de fonds pour ses causes qu'il détourne sur son propre compte en banque ce qui l'emmène en prison.

L'appel de Dieu s'arrête-t-il à si peu de chose ? Non, car Dieu est amour. C'est alors que l'homme religieux prend le pas sur le chanteur. Vincent devient (ou pas selon l'évêque de Cleveland) prêtre catholique, se consacre aux saintes écritures lorsqu'une voix lui rappelle que la musique est sa vocation et que la musique aussi est amour.


Le Père Vincent devient donc "Big Mama", raffinée Drag Queen qui enregistre un "Lord's Prayer dance mix" qui se classe aussitôt dans les meilleurs morceaux de dance et connaît un véritable succès auprès de la communauté gay latino.

Vincent Capretta n'est pas qu'une pochette se prêtant magnifiquement aux Mashups, c'est un homme partagé entre sa dévotion et la musique, son sacerdoce et son amour des perruques. Et ce n'est pas facile. Depuis peu célibataire et sans fiancé à l'horizon, Père Vincent/Big Mama déclarait récemment que sa personnalité multiple pouvait effrayer de futurs partenaires. Si tel est le cas ce n'est pas suave. Sa remarquable vidéo de l'époque où il pensait encore pouvoir être Madonna est bien plus inquiétante.

3 commentaires:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Génial! plus qu'à attendre le film sur sa vie!

Anonyme a dit…

il ne faut pas négliger la visite chez le dentiste !!!
attention à toi, danseur africain, la carie est imprévisible !!!
prends exemple sur Vincent qui a bien compris tout l’interet d'une bouche saine ...

soyons-suave a dit…

Suave visiteur anonyme, un peu décontenancé à la première lecture par votre message, le comité de rédaction au grand complet vous accorde bien sûr que la santé bucco-dentaire est une nécessité. Voilà pourquoi nous étions absents hier : nous subissions un détartrage de groupe.