lundi 1 novembre 2010

La fin du Quizz



Il pouvait sembler incongru, comme le souligne Charlus, de proposer un Quizz finalement très hollywoodien au beau milieu d'une semaine très Cinecitta mais notre grand gagnant, Jérôme, n'en a-t-il pas encore plus de mérite ? Laissons cette question sans réponse : une chose est certaine, Jérôme voit cette semaine son nom en noir sur gris sur Soyons-Suave, il reçoit toute notre considération, et l'accueil enthousiaste de la communauté du Quizz, et proposera dès ce soir sa première énigme.

La jeune femme à l'ombrelle et aux pommettes saillantes (qu'elle a toujours d'ailleurs) était donc bien Celeste Holm, nom que nous allons désormais systématiquement faire suivre d'un point d'exclamation, en hommage à notre gagnant. Celeste Holm ! Laissons-nous aller à l'évocation de quelques souvenirs : notre première rencontre avec la meilleure amie de Margo Channing eut lieu il y a fort longtemps, à l'occasion d'un droit exceptionnellement accordé de veiller tard devant la télévision. Le film s’appelait "High Society" et Celeste y chantait avec Frank Sinatra, un numéro de Cole Porter confondant de naturel et de gaîté. Et par un heureux hasard c'est justement l'extrait qui suit. Madeleine, quand tu nous tiens.



Si ce remake musical de "Philadelphia Story" réalisé en 1956 par Charles Walters est considéré à juste titre comme l'un des derniers classiques de l'âge d'or de la comédie musicale MGM, il est étonnant qu'on n'ait finalement accordé à Celeste Holm qu'un duo alors qu'elle était une star incontestée de Broadway et ce, depuis 1943. En fait, tout débute pour elle grâce à la comédie musicale champêtre de Rogers et Hammerstein "Oklahoma" dans laquelle une chanson va faire d'elle la star de la saison. Celeste sait chanter, elle est drôle et a cette faculté d'éclipser les autres acteurs sur un plateau même lorsqu'elle n'a que peu de répliques.

Ce talent, qui ne va pas lui procurer que des amis, lui sera d'autant plus utile à Hollywood où on ne lui confiera guère que des rôles secondaires mais dont elle tirera le maximum. D'ailleurs nommée trois fois pour l'oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, elle l'emportera dès son premier essai, pour "Le mur invisible" d'Elia Kazan. Mais c'est à Broadway que Celeste s'épanouie, jusqu'à devenir une valeur sûre. C'est elle qu'on appellera pour remplacer Angela Lansbury dans "Mame" ou créer à Londres "A lady in the dark" de Kurt Weil et Gershwin. Le cinéma l'intéressant moyennement, voilà pourquoi on la verra finalement peu et presque plus après 1956. Mais il reste Karen Richards, l'amie de Margo, la sympathique mais pas que mièvre "femme de" dans "Eve" de Mankiewicz, dans lequel Celeste Holm nous gratifie d'un des plus beaux fou rires du cinéma.


Vive et alerte, elle a aujourd'hui 93 ans, Celeste Holm qui a été très active à la télévision dans les années 60 et 70, est l'exemple de la comédienne aimée du public mais moyennement appréciée par ses collègues. Bette Davis par exemple l'a détestée, Debbie Reynolds qui débuta presque face à elle dans "The Tender trap" en parle encore aujourd'hui comme d'une très active langue de vipère et Pedro Almodovar ne lui dit sans doute pas merci, après le procès qu'elle lui fit et qui se régla hors tribunal pour avoir utilisé, sans sa permission, un extrait d'"Eve" dans "Tout sur ma mère". Ainsi donc, Celeste Holm ne serait pas si suave. Pour une fois, ne le soyons pas nous même. Suaves visiteurs : Celeste holm ! Après tout c'était encore il y a peu Halloween...

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