Nous ne serions pas suaves, nous demanderions à tous ceux qui seraient tentés de confondre Virginia avec Margaret O'Brien de quitter ce site immédiatement. Margaret est l'horrible enfant star qui pollue du haut de ses 7 ans "Meet me in Saint Louis" et Judy Garland alors que Virginia est la délicieuse brune qui pendant les 7 années de son contrat à la MGM, apparut dans une vingtaine de comédies musicales en ne faisant qu'une chose : interpréter des numéros comiques sans la moindre expression faciale et avec une économie de gestes qui firent d'elle la reine de l'impassibilité, alias "miss Frozen Face"
Il est certain qu'elle aurait aimé démontrer d'autres talents mais Louis B. Mayer tenait à ce que ses découvertes excellent dans un genre et un seul, quand il ne les destinait pas au départ à devenir de véritables étoiles maison. Lena Horne ne fit que chanter et disparaître sans jamais intervenir dans l'histoire des films dans lesquels elle joua, Esther Williams passa ses années Metro humide et Lucille Bremer traversa la pellicule sur des pointes et rien d'autres.
La légende veut que Mayer repéra Virginia lors de son premier gala à Los Angeles en 1938. Paralysée par la peur en pleine chanson, elle la termina glacée, figée, déclenchant involontairement l'hilarité du public. Mayer, qui écoutait toujours le public la prit donc sous son aile afin qu'elle refasse éternellement la même chose à l'écran, jusqu'à ce que son contrat expire en 1947.
On peut donc la voir dans les plus grands musicals MGM de la période d'or : "Lady be good", "Ziegfeld Follies", "Show Boat", "Du Barry was a lady", "The Harvey Girls", "Till the clouds roll by", démontrer la parfaite maîtrise de son talent comique, car si Virginia ne faisait qu'une seule chose, elle le faisait comme personne. Joignant après ses années Metro le circuit des night-clubs jusque dans les années 90 où elle reignait sur les Palm Springs Follies, elle est décédée en 2001. Le petit Panthéon de Soyons-Suave est fier de l'accueillir. Il est fait pour les gens irremplaçables et à qui nous disons un éternel merci.
4 commentaires:
Quelle joie que de découvrir cet hommage à Miss Deadpan ! Merci infiniment.
Chère Divine, vous ne pouvez pas savoir à quel point nous sommes heureux que cet hommage ne reste pas sans commentaire, et en plus qu'il vienne de vous. Ravis, vraiment, que cela vous ait fait plaisir.
évidemment Virginia était déjà ici... petite tendresse pour cette berceuse : http://www.youtube.com/watch?v=lfG8zgPxyXQ
Quelle découverte!
Quelle magnifique femme que Miss Deadpan! et cette économie dans les mouvements, la quintessence de l'expression corporelle! Elle est à la danse, ce que le Haiku est à la poésie.
Soit dit en passant, depuis que je l'ai découvert, je me régale à lire Soyons suave, merci pour toute cette suavitude, spécialement en ce lundi gris.
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