lundi 25 octobre 2010

La fin du Quizz.



Depuis quelques semaines une guerre totale s'est engagée : Charlus80 pourfend les Quizz de Claire et à son tour, notre Maharanée réduit en poudre les énigmes du Baron. Le mystérieux Gavroche au regard langoureux n'a pas fait long feu : Claire l'a démasqué en un temps presque record ce qui lui vaut notre admiration (dont elle est assurée déjà depuis longtemps) et son nom cette semaine en noir sur gris sur Soyons-Suave. Suaves visiteurs un mot : ne désespérez pas, nos deux vainqueurs ne sont pas infaillibles et sans doute pas à l'abris, d'une absence, d'une coupure de courant ou d'une chute dans l'escalier.

Pour revenir à notre apache, il possédait effectivement, et pour cause puisque c'était bien lui, les yeux, le menton et le regard du futur prince Dracula, rôle inespéré mais aussi maudit qui condamnera Bela Lugosi à jouer les sombres prédateurs des ténèbres jusqu'à la fin de sa vie.


Né en 1882 en Hongrie dans la ville de Lugos qui lui donnera son futur nom de scène, Bela Blasko va connaître un parcours chaotique avant de terrifier la terre entière. Acteur débutant en Hongrie, il fuit en Allemagne lors de la révolution de 1919 où il va tâter du cinéma avant de tenter sa chance aux Etats-Unis où il arrive fin 1920. Sillonnant le pays au sein d'une troupe hongroise qui ne joue que pour les réfugiés, il finit par avoir sa chance à Broadway et dans la foulée quelques rôles au cinéma, pour des productions new-yorkaises, dans lesquelles il joue presque invariablement le méchant ou le séducteur, ce qui généralement au temps du muet revient au même. Evidemment, tout cela va changer avec une pièce :"Dracula".

L'adaptation du roman de Bram Stocker va non seulement être le plus gros succès de la saison théâtrale 1927 mais va répéter hors de New-York ce triomphe lors d'une tournée phénoménale qui va finir par attirer l'attention d'Hollywood. On achète donc les droits et l'acteur et Bela déménage à Los Angeles. La suite fait partie de l'histoire : Le film de Tod Browning va déchaîner les foules et confirmer à Universal que les films d'horreur sont l'avenir. Lugosi va enchaîner les projets jusqu'en 1936. La vague des monstres commence à passer et on ne sait pas vraiment quoi faire de cet acteur au si fort accent. Et puis une sciatique chronique soignée par traitements de cheval l'a rendu dépendant à de très nombreux anti-douleurs. Après un ultime film en 39 et un emprunt de la MGM qui le caste face à Garbo dans "Ninotchka", Lugosi prend le chemin des petits budget et des séries B, puis C, puis D puis Z.


Sa rencontre avec le réalisateur Ed Wood, largement romancée dans le film de Tim Burton, va pourtant lui permettre de retrouver la tête d'affiche au début des années 50 mais dans des films réalisés sans budget ni scénario. Bela Lugosi peut en tout cas être fier : il s'est débarrassé de sa dépendance aux drogues à la suite d'un séjour en clinique financé en partie par Frank Sinatra qu'il n'avait jamais rencontré mais qui avait été touché par son histoire. Il meurt en 1956 d'une crise cardiaque, il avait 73 ans.



D'un certaine façon, la carrière et la vie de Bela Lugosi ont été une succession de méprises et d'exagérations. La Universal lui préféra toujours Boris Karloff et sans son décès juste avant le tournage, c'est Lon Chaney qui aurait du jouer Dracula. Désireux de s'illustrer aussi à la comédie, on ne lui proposa que de caricaturer son propre personnage et lorsqu'il connut des vraies satisfactions au théâtre, il n'eut jamais l'occasion de recréer ses rôles à l'écran. La légende prétend qu'il refusa le rôle du monstre de Frankenstein en raison de l'absence de dialogue et du maquillage, un comble pour lui qui rêvait de jouer Cyrano ou Quasimodo. Par contre il se fit bien enterrer dans son costume du comte transylvanien, ce qui est fort suave mais sans sa cape. Elle est toujours la propriété d'Universal.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et...pas vraie, si facile!
à la prochaine.