lundi 4 octobre 2010

La fin du Quizz



Nous n'avons pas rêvé : le dernier Quizz s'est accompagné d'un vent de contestations. Il aurait été trop simple, il serait tombé trop rapidement... Avançons une hypothèse : nos suaves visiteurs sont peut-être, tout simplement, de plus en plus forts, à l'image de Charlus80, notre grand vainqueur, qui sans ses dents du bonheur, identifia d'une auguste phrase sans appel notre dernière invitée mystère Lauren Hutton. Charlus, nous vous souhaitons la bienvenue et gageons que notre Maharanée, Claire et notre Empereur, Kranzler, se joignent à notre joie d'accueillir un Baron. Ignorant tout de l'identité de l'Anonyme, nous ne pouvons garantir son enthousiasme. Un conseil : méfiez-vous de lui. En tout cas : hourra et voyez votre nom cette semaine en noir sur gris sur Soyons-Suave.

La charmante bunny au regard pénétrant était donc bien Lauren Hutton, le mannequin star des années 70 qui fit une entrée fracassante au cinéma dans "American gigolo" (en fait son neuvième film) et une sortie non moins remarquable à la télévision dans le soap "Central park West" dont nous sous sentons, encore aujourd'hui, un peu orphelin (même si on a pu, depuis, la voir dans "Nip/Tuck" mais à peu près comme tout le monde). Lauren Hutton, avec son charmant diastème et son léger strabisme demeure une exception puisque malgré ces deux handicaps qu'on aurait pu juger absolument rédhibitoires, elle fit en son temps 21 fois la couverture de Vogue et fut une des muses de Richard Avedon. Dut-elle ce cas particulier à Karen Black, qui elle-même avait peut-être un autel à la gloire de Barbra Streisand dans sa chambre ? Nous ne le saurons jamais.




Si aujourd'hui les américains connaissent Lauren Hutton le mannequin et la femme d'affaire (elle est à la tête d'une société de cosmétiques crée après un accident de moto en octobre 2000 qui manqua de la laisser paralysée et défigurée) les jeunes cadres dynamiques new-yorkais des années 60 se souviennent peut-être de Lauren la Bunny, une des perles fugitives du Playboy Club de New York, du temps où on était prêt à payer 25 dollars une carte de membre afin de boire des cocktails servis par des jeunes filles déguisées en lapines en écoutant en live Peggy Lee ou Samy Davis Jr... autrement dit : un des sommets de la suavitude !


La Bunny, simple serveuse au départ, est entièrement responsable du succès de Playboy et de la fortune de Hugh Heffner (bien plus que le magazine) qui en forma 25000 entre 1960, date de l'ouverture du premier Club à Chicago et 1991, date de la fermeture du dernier, celui de Manille aux Philippines. Si le costume de lapin fut suggéré par une des responsables du Club de Chicago, alors que Heffner n'était pas très chaud, c'est à la styliste française Renée Blot qu'on doit l'uniforme définitif et ses accessoires : le noeud papillon, les manchettes et surtout le maillot dont le soutien-gorge était rembourré par de la mousse servant normalement aux sièges automobiles.

Parce que les Playboy Clubs étaient le comble du chic et les Bunnies l'incarnation du glamour, devenir lapine pour Playboy se mit à faire fantasmer des milliers de jeunes femmes qui y virent la possibilité d'une vraie carrière. Certaines exercèrent d'ailleurs 15 ou 20 ans dans le même club, passant de simple "floor bunny", c'est à dire hôtesse à "cocktail bunny", en gros barmaid devant maîtriser la confection de plus de 250 cocktails à enfin "mother bunny" c'est à dire responsable du clapier. Elles se réunissent aujourd'hui en congrès, régulièrement, et ont fêté, toutes oreilles dehors, leur 50 ans d'existence en février dernier.



Il n'est donc pas surprenant, sur les 25000, de découvrir que certaines célébrités ont débuté leur vie professionnelle en pratiquant le Bunny stance, le Bunny Perch et le Bunny Dip c'est à dire les trois mouvements de base de la Bunny lorsqu'elle se tient en attente d'une commande, lorsqu'elle s'assoit un instant et lorsqu'elle apporte un verre aux clients. Dans les plus récentes, signalons que la sidérante Sherilyn Fenn ( ce qui, nous l'espérons, ravira Dsata) commença ainsi sa carrière éclair, ainsi que Debbie Harry avant Blondie.



Il est malgré tout plus étonnant de voir dans ce costume la journaliste Gloria Steinem, future rédactrice en chef du magazine féministe américaine "Ms" qui relatera son expérience dans un article qui lancera sa carrière et une partie des mouvements de libération de la fin des années 60.


Enfin il reste notre préférée, Jaki Nett, première Bunny noire du Playboy Club de Los Angeles, devenue un des professeurs de Yoga les plus respectés aux Etats-Unis. Jaki est la créatrice d'une méthode révolutionnaire, à base de mouvements et de contrôles de la respiration, qui lui a permis de lutter contre un mal qui faillit gâcher une partie importante de son existence : l’incontinence urinaire. Grâce à son livre devenu best-seller et les conférences qu'elle donne à travers le monde, elle redonne à des femmes meurtries un espoir. Une lapine incontinente philanthrope... même La Fontaine dans ses rêves les plus fous...


1 commentaire:

Dsata a dit…

Une photo de Sherilyn est toujours la bienvenue !
Merci pour ce post, une fois encore, très fouillé.