Beaucoup moins médiatisée que la seconde guerre mondiale, la prise de Diên Biên Phù ou l'attaque de la Baie des Cochons, "la guerre des pin-ups en posters" fit pourtant de nombreuses victimes dans les premières lueurs des années 80. On en distingue les prémices en 1972 lorsque le magazine Cosmopolitain décida de consacrer sa page centrale à ça :
Burt Reynolds, nu, sur une peau de bête... c'était la première fois qu'un acteur de grande envergure exhibait la presque totalité de son anatomie. Les ventes du magazine et les esprits s'échauffèrent dans des proportions que personne n'avait imaginé. Et le poster se retrouva épinglé avec une frénésie qui fit frôler la pénurie de punaise.
Coup de pub pour Cosmo et Burt, le ver était cependant dans le fruit : un peu ou beaucoup de chair en poster pouvait donc rendre les gens fous. Après avoir longuement mûri son projet, en 1976, une compagnie du nom de ProArtsInc décide qu'il est temps de lancer une offensive posterienne de grande envergure sur la totalité du territoire américain. Elle contacte un agent hollywoodien qu'elle charge de trouver le leurre parfait et le résultat sera ceci :
La "jeune" Farrah Leni Fawcett de Corpus Christi, Texas, âgée tout de même de 29 ans et tentant depuis 10 ans de percer à Hollywood, allait se retrouver distribuée à 12 millions d'exemplaires et devenir la feuille pliante la plus vendue dans le monde.
Le doute n'était plus permis : l'avenir, c'était la pin-up en poster. Mais que pouvait-on faire de mieux qu'une blonde en maillot rouge et tétons pointés ? Pas grand chose, comme se rediront les producteurs d'Alerte à Malibu en 1989. La riposte devait prendre tout le monde par surprise : ce seront des garçons.
Jon-Erik Hexum et Gregory Harrison, aussi blond que l'autre était brun, avait des parcours similaires avant qu'on décide de les lancer en tant que subtitut au papier-peint. Tous deux possédaient des physiques agréables, une grande ambition et un talent dramatique relatif. Ils voulaient approcher les lumières du monde suave du show-business mais ne s'y prenaient visiblement pas comme il fallait. On leur en fit rapidement comprendre la raison : ils gardaient leurs vêtements ! Gregory fut le premier à s'engager en tournant en 1981 un téléfilm intitulé "For Ladies only" sur la difficile existence des stripteasers males (nous sommes alors en pleine vague Chippendales). Deux ans plus tard, Jon-Erik enfilait les très courts costumes d'un mannequin homme dans "the making of a male model" où il évolue essentiellement torse nu. Et ce fut l'avalanche de posters :
On trouva même judicieux de rendre hommage à la belle blonde à qui ils devaient tout :
La réponse fut très déconcertante : ce fut Farrah ! Car une femme peut poser en bikini et faire carrière, enfin un certain type de carrière, un homme ne le peut pas. Jon-Erik se vit après cela offrir le rôle d'un ex-mannequin devenu agent secret dans la série "Cover up". Il y apparaissait rarement habillé. En 1984, il s'amusa sur le tournage à la roulette russe avec une arme pourtant chargée à blanc, six jours plus tard il était déclaré cérébralement mort. Grégory lui tenta de se redonner une crédibilité en apparaissant dans toutes les séries télévisées qui voulaient bien de lui. L'année dernière il tournait aux Etats-Unis dans la comédie musicale Chicago : Poughkeepsie, DesMoines, Charlotteville...
De toutes les façons le combat était perdu d'avance. L'homme n'est pas fait pour être une pin-up. L'homme ne peut pas être une Barbie. L'homme est incapable de se transformer en tête à coiffer. Toutes ces choses si suaves qui arrivèrent à Farrah Fawcett.
De toutes les façons le combat était perdu d'avance. L'homme n'est pas fait pour être une pin-up. L'homme ne peut pas être une Barbie. L'homme est incapable de se transformer en tête à coiffer. Toutes ces choses si suaves qui arrivèrent à Farrah Fawcett.
5 commentaires:
Ça se peux-tu ? Jon-Erik !!!
Gregory Harrison, pour moi.
Tom, un souvenir à partager ? Une émotion ?
Très bonne article
Où acheter vous votre papier peint, s'il vous plaît...
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