lundi 30 septembre 2019

La fin du Quizz de rentrée.



































Lundi dernier, le Quizz était de retour sous sa forme non estivale et Nina aussi, Nina, impériale, sans appel et rapide puisqu'il ne lui fallut que 4 minutes pour rendre à Jennifer Jones son identité, malgré ou grâce au bonnet coordonné. Et d'une certaine façon, nous sommes rassurés : les années défilent et pourtant vous tenez bon, suaves visiteurs. Vous êtes toujours là. Soyez-en remerciés. 

Voici donc une nouvelle saison qui commence en beauté, aussi lançons notre première salve de félicitations ainsi qu'une question à la triomphatrice : Nina, vous avez forcément, à un moment donné, hérité d'un sobriquet de notre part mais nous ne savons plus lequel. Impératrice du Quizz ? Tsarine de la photo mystère ? Shahbanou de l'énigme ? En tout cas, les trois vous vont très bien. 



































Sorti en 1946, "Cluny Brown", alias "La folle ingénue", titre français pour une fois fort adéquat, sera le dernier film réalisé par Lubitsch qui sortait d'une crise cardiaque et décédera des mêmes causes l'année d'après, en plein tournage de "La Dame au manteau d'hermine" qui sera achevé par Otto Preminger. 

Evidemment, tout cela, Lubitsch ne le savait pas, voilà pourquoi, sans doute, "Cluny Brown" n'est pas le bouquet final d'une carrière éblouissante mais un film étrange, non seulement dans la filmographie du divin réalisateur mais aussi pour l'époque, une comédie sans réelle intrigue, reposant principalement sur des situations et des dialogues frôlant l'absurde. 

Que les fans découvrant la Lubitsch Touch et n'ayant pas encore eu le plaisir de visionner "La folle ingénue" se rassurent : la chose est très drôle, le casting impeccable et la mise en scène imparable. Et les dialogues absolument stupéfiants, notamment dès que Jennifer Jones / Cluny Brown se met à parler de sa passion pour la plomberie, les tuyaux bouchés et l'extase de parvenir de ses petites mains à enfin libérer la pression. 



















De façon presque plus anecdotique, "Cluny Brown" est le premier film pour lequel David O. Selznick accepta de prêter sa nouvelle protégée, à laquelle il venait de faire signer un contrat d'exclusivité de 7 ans, et qu'il allait épouser dans la foulée. Excellente idée, "Cluny Brown" sera l'une des rares comédies dans la carrière de Jennifer Jones, à laquelle son producteur et désormais époux veillera jalousement, ne choisissant pour elle que des projets ambitieux, pensez "Madame Bovary" par exemple. 

Malgré tout, après des débuts tonitruants (Oscar dès 1943 pour "Bernadette", nominations en pagaille les deux années qui suivirent), on ne peut pas dire que la filmographie de Jennifer Jones soit de celles qui font dire "waow" lorsqu'on les parcourt. 14 films jusqu'à sa retraite en 1974, beaucoup de choses aujourd'hui oubliées ou difficilement regardables. Mais une chute inoubliable d'un ascenseur panoramique dans "La tour infernale" ce qui est déjà ça. 




































Arrêtons-nous pour finir sur un membre du casting 5 étoiles de "Cluny Brown" qui nous a toujours intrigué : Richard Haydn. S'il joue remarquablement dans le film un pharmacien insupportable et réussit le miracle de parvenir à exister face à une Una O'Connor qui a pour tout dialogue des raclements de gorge, quelle carrière tout de même, presque 50 ans de seconds rôles magistraux et finalement peu de place dans les annales du cinéma. 

Alors que quelques détails lancés à la volée nous indiquent clairement que voilà un homme suave sur lequel il serait de bon ton de se pencher un instant. Avant d'être acteur, Richard s'occupait d'une plantation de bananes à la Jamaïque. Jamais marié et sans enfant, il fricota un temps avec Maria Riva, la fille de. Inoubliable Max de "La mélodie du bonheur", il fut la voix du mille pattes d'"Alice au pays des merveilles" de Disney. Alors franchement... 
























Il nous parait juste d'ajouter que Richard Haydn semblait être plutôt drôle et enclin à l'autodérision.  Ce qui, de toute évidence, était aussi le cas de Eleanor Parker, ce qui ne paraissait pas une évidence au départ. Alors que. 

Ne jamais se fier aux apparences. Nous devrions le savoir pourtant ! 


1 commentaire:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

La photo d'amour maternelle est très réussie !
Cluny Brown est un si beau film, un chef d'oeuvre de mise en scène et une économie de moyens (plans, dialogues) qui à chaque fois font mouche... un régal