lundi 12 novembre 2018

La fin du Quizz de Vincent.























C'était il y a déjà une éternité et pourtant nous n'avons pas oublié. Quoi donc ? Mais la rapidité avec laquelle Kranzler démasqua Yves Montand, de dos, dans "Le Milliardaire" de George Cukor, qui en 1960, permettait au crooner d'origines transalpines de réaliser son rêve à Hollywood et accessoirement de tromper Simone avec une certaine Marilyn. 

Kranzler, voyez votre nom cette semaine en noir sur gris sur nos pages et recevez nos félicitations et notre admiration. Huit minutes, c'est pratiquement un nouveau record. Bravo. 




































Aujourd'hui encore, "Le milliardaire", alias "Let's make love" alias, inflation oblige, "El Multimillionario" demeure un film étrange qui donne l'impression d'être coincé entre plusieurs temporalités. Il est évident qu'il s'agit là d'un pur film de studio à l'intrigue un peu poussiéreuse, inspirée d'ailleurs d'un petit succès de Madeleine Carroll et Dick Powell de 1937, partant du principe qu'un quiproquo est toujours rigolo. 

Mais il est difficile de ne pas y voir une sorte de production "fin de règne", qui convoque d'ailleurs le temps d'une petite scène Bing Crosby, Gene Kelly ou Milton Berle, et une chanson de Cole Porter, "My heart belongs to daddy", composée en 1938 !

Gardons enfin en tête que la Fox, pour laquelle Montand était loin d'être le premier choix, imposé finalement par Arthur Miller après les défections de Gregory Peck ou Rock Hudson, y vit l'occasion de lancer, après Charles Boyer et Louis Jourdan, un nouveau French Lover qui n'était attendu par personne. 





















Evidemment, la sortie du "Milliardaire" fut quelque peu obscurcie par l'annonce d'une aventure entre Montand et Marilyn, pratiquement sous les yeux de Simone et surtout du monde entier, une humiliation dont Signoret aura du mal à se remettre et qui inaugurera les fissures dans l'union Marilyn - Arthur Miller. 

Après cela, Marilyn ne tournera que "Les désaxés", Montand mettra rapidement un terme à sa carrière américaine et Cukor, après l'arrêt de "Something's got to give", aura un très joli chant du cygne avec "My fair Lady" en 1964. La suite, jusqu'à son décès en 1983, est un peu plus anecdotique. 




































A chaque visionnage de "Let's make love", nous ne pouvons nous empêcher d'avoir une pensée émue pour Frankie Vaughan, dont la présence au générique du film provoqua de nombreux "Mais qui est-ce ?" et autre "Pourquoi ?". 

Vedette du music-hall britannique, essentiellement pour ses reprises de succès US, Vaughan était tranquillement installé dans les hit-parades anglais lorsque son manager pensa qu'il était temps pour lui de conquérir l'Amérique. Un petit tour à Hollywood et puis s'en va : le public ne s'intéressa pas du tout à un nouveau crooner au pays des crooners. Il retourna donc en Angleterre et fit sa dernière apparition sur scène en 1985 dans "42nd street" avant de décéder en 1999. 






















Une légende tenace raconte que lors du départ de Vaughan pour tourner "Let's make love", le magazine musical New Musical Express titra en énorme "Frankie goes to Hollywood", ce qui, quelques années plus tard, inspira un groupe de Liverpool à prendre ce nom et à inviter le monde à se relaxer. 

C'est une très belle histoire qui laisserait penser que Frankie Vaughan a un peu marqué l'histoire de la musique. Mais il semblerait que cela soit faux. Nous sommes donc doublement tristes, comme à chaque fois que quelqu'un aurait pu mais n'a finalement pas du tout. 




3 commentaires:

★Bruno Lucas☆ a dit…

La photo avec le copyright Abaca est inversée latéralement. Yves à la raie du mauvais côté, si j'ose dire.

roijoyeux a dit…

c'est Louis Jourdan le French lover j'avoue que moi aussi j'avais perdu son prénom ... mais je savais que ce n'était pas charles !!

soyons-suave a dit…

Mais bien sûr, sommes-nous distraits...