vendredi 27 octobre 2017

Soyons K, soyons Pop, soyons K Pop !

Découvrir la K Pop par accident permet sans doute de se mettre un instant à la place de Speke apercevant pour la première fois le lac Victoria : on devine immédiatement qu'on vient de mettre le doigt sur quelque chose d'important. 

Chaque vendredi, échangeons nos hallucinations et notre fascination grandissante pour cette pop venue du Pays du Matin Frais tout en vous mettant en garde : cela peut être suavement addictif.



Nous sommes très heureux de vous présenter aujourd'hui la sympathique formation de filles baptisée Stellar, qui est pour nous un cas d'école et qui va nous permettre d'expliquer deux trois choses aux néophytes en variété coréenne, ce que nous étions encore il y a peu. 

Dans sa grande majorité, l'industrie musicale du pays dont Séoul est la capitale (périphrase qui permet d'éviter la répétition de "coréen") fonctionne selon un modèle qui ferait crier "MGM 1935" à n'importe quel survivant de l'âge d'or hollywoodien : à la suite de castings, on fait signer des contrats d'exclusivité de plusieurs années à des (très) jeunes gens assoiffés de musique et de célébrité. On crée un concept et une chanson, qu'on lance et on observe les résultats. 

Si cela fonctionne, on sort un deuxième titre puis un mini album. Si la chose prend, on sort alors un album, on tente les versions japonaises et chinoises, on promène le produit à la télévision et sur scène et on recommence tous les 6 mois, ce qu'en langage kpopien on nomme un "comeback". Pour certains, cela dure depuis 10 ans. Pour d'autres, c'est plus compliqué. 
























Lancé en 2011, Stellar, qui a changé depuis sa création 3 fois de membres, est l'exemple du concept qui ne fonctionne pas mais sur lequel les producteurs vont s'acharner. Au début, les quatre Stellar girls chantent de charmantes ritournelles assez caractéristiques du genre, c'est à dire inoffensives avec cependant des changements mélodiques qui peuvent surprendre dès qu'arrive le refrain (ce qui donne parfois l'impression qu'une chanson coréenne est en fait la juxtaposition de trois ou quatre titres aux oreilles occidentales). 

Puisque personne n'achète, Stellar va se réinventer et revenir à ce qui fait vendre depuis que le monde est monde : le sexe. On investit donc dans des micro shorts, on crée des chorégraphies centrées essentiellement sur le bassin et, idée tout de même formidablement géniale, on fait appel à des campagnes de crowdfunding pour financer les albums et les vidéos. C'est donc le public qui va payer. 

En 2014 et avec le single "Marionette" (ironie, vous croyez...), la Corée toujours un peu prude découvre le nouveau Stellar qui se retrouve aussitôt censuré à la TV et dont les vidéos vont toutes être interdites aux mineurs. Est-ce pour autant un succès ? Non, cela marchotte dirons-nous mais puisque c'est toujours mieux que l'ancienne formule, on va continuer. 



Que dire de ce "Vibrato" (???!!!) si ce n'est que la vidéo propose, à partir de 02:00 la plus grande succession de métaphores vaginales aperçues depuis longtemps...

Le 27 juin dernier, Stellar sortait son nouveau "mini album". Il y a toujours des micro shorts  et des mouvements pelviens mais le groupe semble avoir pris le virage oriental qui frappe la K Pop depuis l'arrivée du mastodonte BlackPink en son "Boombayah" en provenance de Delhi. Allez les filles, on y est presque. 

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