lundi 16 octobre 2017

La fin du Quizz d'Irène Agathe.























Il nous a suffi de lire la réponse de Kranzler pour sentir l'autorité avec laquelle il démasquait ce Quizz. Car oui, l'inconnue chapeautée était bien Greta Garbo dans "La Femme aux deux visages", qui marqua en 1941, mais est-il la peine de le rappeler, la dernière apparition de la Divine sur les écrans. 

Kranzler, vous faites sans doute partie de nos plus anciens visiteurs et c'est avec un immense plaisir que nous écrivons votre nom en noir sur gris cette semaine sur nos pages. Un brin de nostalgie nous envahit même, que nous chassons d'un revers de manche pour simplement vous dire bravo. Ah vraiment, c'est un beau roman d'amitié...



































Nous comprenons avec lucidité combien sur le papier, le projet de "Two-faced woman" était tentant. A l'affiche Garbo et Douglas, qui deux ans auparavant triomphaient dans "Ninotchka", à la réalisation Cukor qui avait signé "Le Roman de Marguerite Gautier", au générique Ruth Gordon et surtout Constance Bennett : non, vraiment, comment un tel film pouvait-il ne pas fonctionner ? 

Il est un peu abusif de dire que "La Femme aux deux visages" fut un échec cuisant, d'accord il perdit quelques dollars mais en engrangea tout même presque 2 millions. Non, l'humiliation vint des critiques qui assassinèrent Garbo et Cukor et surtout ce scénario qui n'avait qu'une ambition : montrer aux spectateurs américains que Garbo était une femme comme les autres, maintenant que son public européen était en guerre et privé de ses films. Or bien sûr, Garbo n'était pas une femme comme les autres. Erreur grossière de calcul. 






































Si l'on passe sur le fait que malgré les robes d'Adrian, on jugea bon d'affubler Garbo de tous les couvre-chef les plus ridicules du monde, et même un bandeau, franchement, le film ne se releva pas non plus de l'attaque de Pearl Harbor trois semaines avant sa sortie qui plongea les Etats-Unis dans la dépression quand l'affiche invitait tous les spectateurs à "être gais" avec Greta, ce qui était la dernière chose que l'on associait avec l'actrice. 

Pour ne rien arranger, Greta, dans le film, se faisant passer pour sa sœur jumelle imaginaire et allant jusqu'à séduire son mari sous cette fausse identité (et il se laisse faire, le bougre), les Légions de la Décence décidèrent que le film était totalement immoral et dangereux pour des esprits sains. 

On retourna donc des scènes, on coupa allègrement, à la demande de Garbo se murmure-t-on, on amputa considérablement le rôle de Constance Bennett qui lui faisait un peu d'ombre. Ressorti en 1942, le film ne ressemblait plus à rien, c'est pourtant la version qui est toujours aujourd'hui commercialisée. 


































Ce qui nous amène à ce nouveau DVD de "La Femme aux deux visages", chant du cygne de la star des stars de la MGM, distribué par... Warner, ce qui nous a un peu perturbé. 

Et soudain, les souvenirs qui remontent et la dure réalité qui resurgit : en 1969, la Metro-Goldwyn-Mayer était achetée par le milliardaire de Las Vegas Kirk Kerkorian, qui démantela le studio, vendit les terrain et se dépêcha de faire construire un casino MGM sur le Strip. Il racheta dans la foulée la United Artists et créa le joli logo MGM/UA. 



































En 1986, il finit par vendre le studio à Ted Turner qui dut le lui recéder mais en conservant les droits du catalogue de la films de la Metro. Passée rapidement entre les mains de Pathé et du Crédit Lyonnais, la MGM fut rachetée encore par Kerkorian en 1996 qui conduisit le studio moribond à la faillite en 2010. Le studio est aujourd'hui entre les mains de la société de production et de distribution Spyglass et survit grâce à des coproductions et James Bond dont il détient encore les droits. 

Et puisqu'en 1986, Turner s'offrit tous les films MGM de la création du studio jusqu'à la date du contrat, voilà pourquoi "La Femme aux deux visages est distribuée par Warner, société avec laquelle Turner a fusionné sa propre compagnie en 1996. Cette homme a donc tout. Sauf Jane Fonda. Mais d'après les dires de l'actrice, il n'était pas très sympathique...




3 commentaires:

kranzler a dit…

Cher Soyons,
Saviez-vous que les nuits d’insomnie je me passe en boucle la scène de la Chica-Choca ?

soyons-suave a dit…

loool nous comprenons...

Mirabelle a dit…

Passer de Garbo à Jane Fonda,une autre femme aux X visages... On ne la reconnaît plus!