dimanche 30 décembre 2018

C'est le weekend : soyons musical !


Puisque ce sont les derniers mp3 de l'année, "Soyons-Suave Weekend" a décidé d'opter pour quelque chose de spécial, loin des compilations pour danser que nous proposions jadis et que vous retrouverez ici ou là. Après tout vous n'avez peut-être pas besoin de nous pour dénicher de quoi vous déhancher après minuit le soir de la Saint Sylvestre, alors que nous serons peut-être plus utiles en évoquant Mavis Rivers. 

N'y allons pas par quatre chemins, Mavis Rivers, qui nous a tout de même quitté il y a 26 ans, est pourtant notre révélation de l'année, tout simplement parce qu'il y a encore quelques mois, nous n'en avions jamais entendu parler, ce qui est impardonnable mais en passe d’être cependant pardonné. 
























Née en 1929 dans la partie américaine des Îles Samoa, ce qui fait automatiquement d'elle la seule grande chanteuse de jazz internationale polynésienne, Mavis Rivers demeure encore aujourd'hui l'un des secrets les mieux gardés du monde de la musique, ce qui, supposons-le, n'était pas du tout son intention. 

Car on ne se réveille pas un jour en se disant qu'on a toutes les qualités pour être la nouvelle Sarah ou the new Carmen mais qu'on va cependant préférer un certain anonymat et ne jamais devenir la remplaçante officielle d'Ella. 




































Mavis Rivers ne peut cependant pas blâmer qui que ce soit pour sa relative carrière loupée : alors qu'elle aurait pu rester dans son île à chanter avec le choeur de son église, sa famille déménage pour la Nouvelle Zélande où, vite repérée, elle va devenir la vocaliste incontournable de la radio et des night-club, enregistrant 20 disques en 3 ans. 

Star d’Auckland, elle part pour étudier le chant aux Etats Unis et se retrouve signée sur le label Capitol qui lui offre trois albums entre 1959 et 1961. Courtisée par Frank Sinatra qui est un fan absolu, elle rejoint la maison de disque du chanteur, Reprise, où elle grave 3 albums et une quantité de singles, avant de voguer vers d'autres cieux : le mythique label Vee Jay records qui sera le premier à distribuer les disques des Beatles aux USA.























Mais alors pourquoi ? Pourquoi la petite rivière n'est-elle pas devenue un fleuve imposant et bien évidemment, nous ne parlons pas de son tour de taille ? Difficile à dire : malgré tous les efforts des maisons de disques et des producteurs, Mavis ne trouva jamais le tube qui lui permit de devenir un véritable nom. Et puis de toute évidence, on ne savait pas trop quoi faire de ses origines exotiques, allant même jusqu'à la faire disparaître de certaines pochettes comme il ne vous aura pas échappé dans l'image ci-dessus.

Avançons une dernière possibilité : sa troublante proximité vocale avec Ella Fitzgerald, qui est même parfois assez sidérante, et qui fut peut-être la croix de Mavis Rivers. Lorsqu'en 1959 son premier album arriva dans les stations de radios, Mavis fut aussitôt appelée "la voix la plus excitante depuis Ella". Et ne doutons pas une seule seconde qu'en la signant, Capitol avait vaguement en tête de marcher sur les sillons de Verve, royaume d'Ella depuis 56.

Mais il ne devait y avoir qu'une seule reine.























Ainsi donc, pour finir l'année en beauté, nous vous proposons de découvrir "Take a number", premier album enregistré en 1959 par Mavis Rivers pour Capitol et pour lequel le label dégaina la plutôt grosse artillerie : arrangements de Nelson Riddle, énorme orchestre, des tubes et des chansons originales et surtout, spécialité de l'époque, le concept album !

Les plages de "Take a number" proposent de compter jusqu'à 12 avec Mavis, partant de "One minute to one" et s'achevant sur l'extraordinaire "It's twelve o'clock". C'est d'une suavité incomparable, c'est parfait, autant pour se réveiller le matin que pour vous accompagner jusqu'au bout de la nuit. Et puis la voix de Mavis est la cerise confite qu'il manque toujours à votre Maï Taï. Même lorsqu'elle est présente. Parce que, honnêtement, une cerise n'est jamais assez.
























Et pour télécharger cet album dont nous ne sommes pas parvenus à nous lasser alors qu'il tourne depuis des mois, et dont les plages sont assez claires ci-dessus, vous savez à priori comment faire.




2 commentaires:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Quelle voix!!!

soyons-suave a dit…

Elle est formidable :)