lundi 8 avril 2013

La fin du Quizz de Dsata et Bruno.



















Visiblement Marianne n'en est pas revenue elle-même : le monsieur qui se savonnait (du moins le supposons-nous) sous la douche était bien Paul Newman dans "Le rideau déchiré" d'Alfred H., un Paul un tantinet frileux puisque la capture de Bruno est sans appel : malgré le rideau et la transparence relative, Paul porte un slip ! 

Slip ou pas slip, bravo Marianne, divinement inspirée et dont il va falloir commencer à compter les victoires. D'ailleurs cela fait au moins un an que nous promettons, enfin, un décompte précis permettant d'y voir plus clair dans la grande famille des pourfendeurs de mystères. Qui est sur la première marche ? Notre Maharané va-t-elle devoir rendre son sari ? Encore un peu de patience...















Sorti en 1966, "Le rideau déchiré" est un Hitchcock mal-aimé dont la première fut une catastrophe et les critiques assassines. Pourtant, Dieu que nous aimons ce film, qui est peut-être avec "La mort aux trousses", le divertissement hitchcockien que nous avons le plus regardé. 

Nous sommes cependant bien conscients qu'il y un certain nombre de choses dans "Le rideau déchiré" qui ne vont pas mais c'est plus fort que nous : nous ne savons pas résister aux histoires de guerre froide. Nous avons d'ailleurs un rayonnage "Passage à l'Est" dans les archives vidéos de Soyons-Suave, surveillé en permanence par des caméras de sécurité. 















Il est de notoriété publique que pour ce film, Hitchcock souhaitait Eva Marie Saint et Cary Grant et se retrouva contre son gré avec Julie Andrews et Paul Newman. Ce n'est évidemment pas la même chose et s'il est malgré tout, toujours agréable, de regarder Paul, Julie, descendue des alpages, est un peu plus embarrassante. 

Décidant visiblement d'accentuer ce que nous pourrions appeler un certain manque de sex-appeal, Hitchcock gratifia Mary Poppins d'une charmante coupe artichaut, pendant que Edith Head l'enveloppait dans des teintes... moutarde. Reconnaissons que Julie est bonne joueuse, certaines auraient fait un procès pour beaucoup moins. 














Jouant de malchance, Julie Andrews, si elle ne pouvait rien contre la suavitude absolue de Paul, qui sait rester coquin même sur un lit d'infirmerie, dut combattre deux terrifiantes adversaires, dont généralement les visages sont beaucoup plus associés au "Rideau déchiré" que le sien : Lila Kedrova et Tamara Toumanova. 


















Le talent de la première n'est plus à louer : elle reste pour l'éternité la madame Hortense de "Zorba", rôle pour lequel elle obtint l'Oscar du meilleur second rôle en 1964 et un Tony lorsque la pièce devint une comédie musicale à Broadway en 1983. Et avant que Valentine De Luxe ne hurle : elle est bien sûr inoubliable dans "Le locataire". 

Tamara Toumanova, véritable ballerine, fut la "perle noire des ballets russes" de Monte-Carlo, la partenaire de Lifar et l'étoile préférée de Balanchine. Elle reste pour l'éternité la madame Petrova de "La vie privée de Sherlock Holmes" de Billy Wilder, rôle pour lequel elle n'obtint rien, si ce n'est notre admiration la plus fervente. Mais existe-t-il une seule chose que nous n'aimons pas dans ce film ? 





















Pour revenir au "Rideau déchiré" et pour l'avoir revu très récemment, malgré les "Encore ?" lancés en écho dans nos locaux, il nous semble qu'il se prête fort bien , peut-être même bien plus que d'autres films d'Alfred H., au petit jeu de l'arrêt sur image et de l'esprit qui vagabonde. Si vous n'en connaissez pas le principe, il est fort simple : on gèle l'image d'un film au hasard et on se perd dans la contemplation du plan, en laissant son esprit vagabonder vers d'autres images auxquelles le plan peut éventuellement vous faire penser, sans que vous n'y ayez jamais songé auparavant. 

Ce jeu se pratique, bien sûr, chez soi et muni d'un lecteur dvd. Il est déconseillé en cabine de projection d'un multiplex. 

Nous vous livrons donc, pour finir, quelques captures du "Rideau déchiré" et vous invitons à vagabonder. 















Elles nous ont respectivement conduits à Edward Hopper, à quelques sueurs froides estudiantines et à "Invaders from Mars" de Tobe Hooper. L'esprit humain, parfois...











9 commentaires:

  1. Alors, cher So-Su, avez vous revu la scène d'amour entre Paul et Julie, juste avant la douche ?

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  2. Hem, le film m'a toujours un peu ennuyé mais je ne peux m'empêcher de commenter pour souligner qu'il n'y, effectivement, rien qu'on ne puisse pas aimer dans "La vie privée de Sherlock Holmes"...

    ps: rien en hommage à Sara?

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  3. Cher Maître,
    Peut-on être suave et bailler d'ennui devant Julie Andrews (sauf dans "Victor Victoria"), Doris Day, Lucille Ball...?

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  4. D'accord avec Jérôme, rien sur Sarita ?

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  5. Eh bien finalement non, rien. Pas l'ombre d'une espagnolade.

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  6. Mais quel bel hommage déjà en septembre 2010...
    http://soyons-suave.blogspot.fr/2010/09/soyons-suave-presente-les-metiers.html

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  7. Ah quel suave recyclage!
    Et vous n'avez (diplomatiquement?) pas répondu à la question de Fabrice...

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  8. Mais parce qu'on peut faire ce qu'on veut Jérôme...

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  9. Etre suave, c'est aussi être libre...

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