mercredi 11 août 2021

Et maintenant chantons !


Où en sommes-nous en ce troisième épisode de notre saga musicale consacrée à "Chariot" ?

Petula Clark a obtenu lors de l'été 1962 son premier triomphe en langue française. Un peu trop enthousiaste, elle a aussitôt proposé une version italienne et allemande de son tube légèrement cowboy mais patatra, à chaque fois, elle s'est faite doublée par des artistes locaux s'étant déjà approprié la chanson. Les numéros 1 s'échappent. De ces semi-échecs, Petula pourrait largement se remettre, après tout elle n'est ni turinoise, ni colonaise. 

Et finalement, ce qui sera vraiment difficile à avaler, c'est l'échec, cinglant lui par contre, de sa version anglaise de "Chariot", "I will follow him", qui sort dès la fin 1962 en Angleterre et début 1963 dans le reste du monde. 






















Elle n'a pas encore 15 ans, elle est trop chou avec ses gants blancs et son col Claudine, elle n'a sorti qu'un unique 45 tours mais ses producteurs croient en elle et lui confie "I will follow him" : elle en vendra des millions et reste à ce jour la plus jeune artiste à avoir décroché un numéro 1 dans le top 50 américain. 

C'est donc à Little Peggy March que Petula Clark devra l'échec de sa version anglaise de "Chariot", une petite (moins d'1m50) chanteuse venue de Pennsylvanie et dont aucun autre titre ne rencontrera le succès aux Amériques. 

A tel point qu'à partir de la fin des années 60, Peggy s'installe en Allemagne où elle resta jusqu'en 1999. Elle y connaîtra un carrière très honorable. On peut ces jours-ci la croiser à Palm Springs ou dans le circuit lounge en Floride. Et il est amusant, forcément, de voir son évolution d'écolière à Joker. 



































Une autre chanteuse qui ne portera pas exactement Peggy March dans son coeur sera Dee Dee Sharp, autre "collégienne" de la chanson mais aussi noire que Peggy était blanche et qui avait déjà à son actif quelques 45 tours et quelques succès. 

En ce début des années 60 où il existe encore nettement deux marchés du disque aux USA, un blanc et un noir, et où les artistes blancs pillent régulièrement les succès des chanteurs "colorés" dans ce qu'on appelle aujourd'hui le whitewashing et qui dura facilement jusqu'aux années 70, Dee Dee aurait dû être la Peggy March afro-américaine.

"I will follow him" de la petite chanteuse fut un tel succès qu'elle se hissa jusqu'aux premières place du classement R n' B, une autre première. Et si on ajoute que Peggy March fut aussi l'auteur du tube de Pia Zadora et Jermaine Jackson, "When the rain begins to fall", nous pouvons conclure que Peggy était loin d'être la jeune fille d'un seul tube.  




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