jeudi 9 juillet 2020

Et maintenant chantons !























Nous ne savons pas vraiment expliquer ce qui fait qu'une chanson traverse les années et survive aux modes, aux orchestrations et aux réinterprétations. Nous voyons en tout cas depuis lundi que "Gonna get along without you " fait partie de ces compositions miraculeuses qu'on ne rangerait pas forcément dans la catégorie des chefs d'oeuvre et qui pourtant réussirent à se maintenir à flot. 

Pourquoi ? Comment ? Là encore, pas de réponse mais une chose est certaine : en 1964 et 1965, la ritournelle country de Roy Hogsed va être décrétée "dans le vent" et de nombreuses jeunes filles pleine d'énergie vont se mettre à clamer qu'elles aussi, elles s'en sortent très bien sans lui, le salaud qui les a trompées et de toutes les façons ne les aimait pas.  

Guerre de couettes en 1964 avec à notre droite Skeeter Davis, étoile de la country et première à réussir le passage à la pop et à notre gauche Tracy Dey, petite protégée de Bob Crewe qui n'ira nulle part mais pendant 9 ans et une dizaine de 45 tours. 





Conversation familiale un soir de 1964 à Boston ou Dallas : la fille : "J'aime cette nouvelle chanson de Tracey Dey, ça balance !", la mère : "Patience et Prudence savaient chanter, elles !", la grand-mère : "Teresa Brewer vous emmerde !"... on suppose qu'en raison de troubles neurologiques, la grand-mère est devenue un peu frontale. 

Comme il est inutile de vous rappeler qu'à partir des années 60, les producteurs français prirent l'habitude d'aller faire leurs courses aux Etats-Unis, au point qu'on se demanda s'il existait encore des auteurs compositeurs dans l'Hexagone, forcément, "Gonna get along without you now" traversa l'Atlantique et atterrit chez Thomson qui y vit un tube potentiel pour Annie Fratellini. 

























Bon, qui dit ou écrit Fratellini dit aussitôt cirque et effectivement, Annie du même nom fut une artiste reconnue, première femme Auguste et future créatrice et directrice de l'Ecole Nationale du Cirque" mais elle fut aussi chanteuse et actrice, mettant un terme à ces deux carrière après son mariage en 1969 avec Pierre Etaix qui la remit sur le chemin du chapiteau. 

Entre 1955 et 1968, Annie Fratellini enregistra quelques albums mais surtout beaucoup de 45t 4 titres sur lesquelles elle chantera du jazz, de la variété plus franchouillarde et de nombreuses compositions de Charles Aznavour dont elle fut un temps l'interprète numéro 1. 

Rien à voir avec ce "Je ne t'attendais plus" dont nous apprécierons les "Han han Mmm Mmm" introduits par Skeeter Davis, délicieusement yéyé. 


Et si vous maîtrisez mal le répertoire d'Annie et ses reprises méconnues, allez donc écouter son "Pleure", tentative de "Cry me a river" assez honorable. 

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