La fin du Quizz de Gloria la Voltigeuse.

Mais que voilà un Quizz estival qui démarre sous les meilleurs auspices. Malgré notre temps de réaction relativement long pour annoncer la brillante victoire (mais vous avez du remarquer que nous avons parfois la tête ailleurs ces derniers temps), il n'aura fallu à Jérôme que 29 minutes pour distinguer Bette Midler sous le turban mirandesque. 

Le premier point est donc marqué dans cette course folle qui nous permettra de couronner, septembre venu, le roi ou la reine de l'été. Mais avant de poursuivre, prouvons que Jérôme n'a pas bu, qu'il mérite notre admiration éternelle et que nous n'avons pas menti. 

L'image relativement granuleuse et visiblement non professionnelle de ce document s'explique par le fait qu'il s'agisse d'un film pratiquement amateur tourné entre 1970 et 1971 alors que Bette Midler, 25 ans, était alors inconnue et tentait depuis 5 ans de percer à New York après avoir quitté son Honolulu natal.

A peine un an plus tard sortira son premier album, qui se vendra à plusieurs millions d'exemplaires et lui permettra de remporter le Grammy de la révélation de l'année en 1973. Il s'agit donc des premières et en même temps des dernières images de Bette avant la célébrité. Et ajoutons : waow !

Comme le soulignait Valentine de Luxe, ce n'est pas n'importe où que Bette entonna cette ode à la marijuana qui date d'une revue musicale de 1933 mais sur la scène des Continental Baths, un des nombreux saunas gay de New-York au tournant des années 70 mais le seul à disposer d'une piscine, d'une clinique, d'un restaurant et d'un salle de concert dont le public était pour moitié composé de messieurs en serviette éponge, revenant ou en partance pour une partie de jambes en l'air et pour l'autre d'amateurs de musique.

Tout comme Barbra Streisand vit le jour en mettant les pieds sur la scène du cabaret gay The Lion de Greenwich Village en 1960, Bette Midler est née dans les vapeurs des Continental Baths dont elle deviendra la star et lancera d'ailleurs la salle. Il est encore difficile aujourd'hui de ne pas écarquiller les yeux en lisant la liste des artistes qui, à sa suite et jusqu'à la fermeture de l'établissement en 1974, s'y produiront : Manhattan Transfert, Alice Faye, les Andrews Sisters, Dorothy Lamour ou Yma Sumac. Peut-on imaginer sauna plus suave ?

Alors qu'elle est aujourd'hui parfois un peu rigide et semble avoir oublié qu'il y a 30 ans, elle entamait une rapide fellation en primetime et sur son micro lors de la remise du Golden Globe...



... Bette Midler n'a par contre jamais caché d'où elle venait et l'importance que ses concerts aux Continental Baths eut pour sa carrière. Pour son retour en studio après 3 ans d'absence en 1998, elle choisit comme titre à son nouvel album "Bathhouse Betty", son surnom en 1970 auprès de ses premiers fans, masculins et amateurs de hammam.

De toutes les façons, elle aurait voulu rendre plus "respectables" ses premières années que cela aurait été impossible. Ses derniers mois, un documentaire sur l'histoire des Continental Baths et un show se remémorant Bette aux bains et sa rencontre avec le pianiste des lieux, un certain Barry Manilow ravivent la mémoire de ceux qui y étaient, en serviette et celle de ceux qui auraient aimé y être.

La relance du sauna musical, c'est en fait maintenant ou jamais. D'ailleurs nous ne rêvons pas : sur sa dernière photo officielle, Bette, une nouvelle fois, n'oublie pas la piscine. Se souvenir d'où on vient... c'est un exemple pour tous finalement.